Par Olivier Perceval
Il sera toujours temps de revenir sur le budget proposé par le gouvernement lorsqu’il sera présenté à l’Assemblée. Ceux qui voudraient connaître notre avis peuvent se référer à nos précédentes publications.
Cependant, Le Figaro » nous rassure à partir d’une dépêche de l’AFP (9 octobre) après la hausse spectaculaire des prix de l’énergie et notamment du gaz (11 % en 2024). On nous annonce une bonne nouvelle : dès 2025, l’arrivée de nouveaux approvisionnements en gaz liquéfié (par fracturation hydraulique, qu’en pensez-vous ? Soulèvements terrestres ?) du Qatar, notre grand allié, protecteur du Hamas et des Etats-Unis, devrait offrir un « répit » aux Européens. C’est le patron de l’Agence internationale de l’énergie lui-même qui nous annonce la bonne nouvelle, Fatith Barol (directeur exécutif).
Eh bien, nous n’allons pas jusqu’à nous dire que les prix reviendront à ceux pratiqués avant 2020, lorsque nous avions encore accès au gaz russe ; non, on nous informe que suite aux augmentations vertigineuses, elles seront « plus raisonnables »… formule ambiguë. On pourrait aussi dire : « moins douloureux »
Ainsi les Etats-Unis, après avoir saboté les North Stream 1 et 2 et éliminé toute concurrence, en plongeant l’Europe dans une crise énergétique aiguë, viennent rassurer leurs colonies en leur livrant du gaz, plus cher qu’avant bien sûr, mais toujours plus avantageux que ce qu’il était. nous payons aujourd’hui.
L’Union européenne, sous l’égide d’Ursula von der Leyen, se félicite de cette arnaque dont les Européens sont victimes, ainsi que Macron son petit chien de compagnie et Michel Barnier, ancien commissaire européen qui a, enfin, un signe positif à envoyer au Français.
Ne nous y trompons pas, cette manœuvre de l’Oncle Sam, qui n’a pas hésité à provoquer une guerre en Europe contre la Russie en utilisant les Ukrainiens comme chair à canon, permettra de rentabiliser ses immenses terminaux pétroliers du Texas et de la Louisiane en créant un un flot de superpétroliers traversant l’Atlantique, alors que nous avions du gaz russe directement au robinet. Mais on nous dit que c’est pour l’honneur de la démocratie et des valeurs LGBTQIA+de la République et des Européens, à qui c’est fait à l’envers (c’est-à-dire pour lever toute ambiguïté, non par le Nord voisin). -Est mais par le lointain Grand-Ouest).
Le libéralisme est le renard libre dans le poulailler libre, aurait déclaré Jean Jaurès. On pourrait compléter cette heureuse formule par : « La loi du marché veut que le gagnant soit celui qui tire en premier ». Et j’ajouterais « à l’arrière, si possible ». L’Empire outre-Atlantique qui nous gouverne est passé maître dans cette discipline.
La vie n’est-elle pas belle ?
(Illustration : « Danton à la tribune de la Convention en 1793 », gravure anonyme, 1849)
