De victime(s) à agresseur(s), il n’y a parfois qu’une seule nuance… Un seul point de vue. Victime, cet habitant de Dijon l’est certainement puisqu’il a reçu une balle qui lui a touché la main. Il suffit de considérer la théorie de la tentative de meurtre. Il était presque 4 heures du matin dans la nuit de lundi à mardi lorsque la police a été alertée. Il y a beaucoup d’activité rue des Salines, dans ce lotissement calme habituellement épargné par la délinquance même s’il est situé en périphérie du quartier de la Petite-Hollande, à Montbéliard.
Touché alors qu’il s’enfuit
Lorsqu’une équipe de police intervient, les fonctionnaires croisent un jeune homme qui dit avoir été kidnappé et séquestré dans le coffre d’une voiture, dont il donne quelques détails. Il parle de quatre à cinq hommes qui l’auraient menacé avec une arme. Il a déclaré avoir réussi à s’enfuir avant d’être touché par un coup de feu qui l’a touché à la main. Ce mardi en fin d’après-midi, le jeune adulte se trouvait à l’hôpital Nord Franche-Comté, en attente d’être entendu par les enquêteurs.
Une sombre affaire qui devient encore plus sombre à la lumière d’un autre événement au scénario spatio-temporel étrangement similaire. Quelques dizaines de minutes plus tôt, des riverains ont appelé la police car il y avait, encore une fois, beaucoup de brouhaha dans une ruelle (impasse Pierre Carmien), située à 1 400 mètres de la rue des Salines.
L’ombre d’une Kalachnikov
Repéré par la police, un habitant d’Évreux, tout juste âgé de 18 ans, se lance dans des explications nébuleuses. Selon lui, il aurait quitté la Normandie pour aller voir son frère à Besançon. En chemin, il aurait été intercepté par quatre ou cinq hommes qui lui auraient volé son argent (un peu plus de 500 €) et son téléphone portable avant de l’enfermer dans le coffre d’une voiture dont la description correspondait à celle décrite un peu plus tard par les Dijonnais. Il évoque également la présence d’une Kalachnikov.
Pressé de quitter Montbéliard
Après avoir livré sa version de l’histoire, le jeune adulte semblait particulièrement désireux de prendre un train pour s’éloigner de Montbéliard. Sauf qu’au vu de ces deux scénarios un peu cousus ensemble, le procureur a décidé de le placer en garde à vue. L’affaire a été confiée à la Division spécialisée en délinquance organisée (DCOS), anciennement PJ.
Car derrière cette mystérieuse affaire flotte le parfum de certains trafics et de méthodes parfois expéditives pour ceux qui s’y livrent, d’une manière ou d’une autre. Les auditions du Dijonnais et de l’Ébroïcien permettront certainement d’y voir plus clair, tout comme l’analyse de l’intérieur de la voiture décrite par le duo.
