Ils étaient visiblement plusieurs dizaines à l’attendre à la sortie des vestiaires, crayon à la main pour obtenir un autographe. Comme dans toutes les salles de France, bien sûr. Mais à Tours un peu plus, sans doute. Car après son arrivée surprise à Poitiers, la ville de son enfance, c’était un peu un deuxième retour au pays pour Earvin Ngapeth à Grenon.
«J’étais super heureux de revenir. J’étais déjà rentré avec Modène, ça s’était mal passé (en Coupe CEV en janvier 2022, victoire 3-1 de TVB)donc je voulais que les choses se passent mieux, sourit le MVP des JO de Tokyo et de Paris. Je suis vraiment content de jouer dans cette salle qui est également pleine. J’ai passé ici des moments importants de ma vie. »
“J’ai adoré l’ambiance et le match”
C’est à Grenon qu’il est lancé dans le grand bain professionnel avec Tours Volley-Ball, le 11 octobre 2008, par son père Éric, alors entraîneur. Lequel était présent en tribunes vendredi soir, pour voir son fils et l’Alterna Stade Poitevin dominer le TVB (1-3). “Il y avait mon papa, aux côtés de M. Pascal Foussard, c’était génial”savoure Earvin Ngapeth, qui a également eu plaisir à rencontrer Frantz Granvorka, le nouveau directeur général de TVB : «C’est un joueur que j’ai admiré quand j’étais plus jeune.
Ce match était donc « une soirée d’émotions » pour l’international français, mais il ne s’est pas laissé déborder et a été plus que décisif dans la réussite de son équipe. En témoigne ses bonnes statistiques, 24 points à 22/44 en attaque ! « J’ai adoré l’ambiance et le match. »
Un plaisir évidemment contagieux, car même malgré la défaite et la période morose actuelle du TVB (quatre défaites et un succès), le jeune Alexandre Strehlau a pris plaisir à affronter l’un des meilleurs joueurs du monde. « C’est très amusant, parce que c’est quelqu’un qui s’amuse sur le terrain. Et jouer contre lui est un défi, tu veux le chatouiller et le faire venir te chercher.explique le receveur-attaquant de 20 ans.
“Vous ne pouvez rien lui demander de plus.”
L’aura d’Earvin Ngapeth n’épargne personne. Son entraîneur Dan Lewis ne tarit pas d’éloges. “Combien de ses attaques ont encore touché la ligne de fond ce soir, wow, s’est-il enthousiasmé vendredi soir. Il assume un grand rôle de leader. Il se donne beaucoup à l’entraînement, il est toujours là pour le groupe… On ne peut rien lui demander de plus. »
C’est donc tout naturellement que le public tourangeau l’a acclamé, à son entrée sur le terrain puis à sa sortie, trophée de MVP en main, mais aussi pour ses attaques fulgurantes, qui ont porté toute son équipe vers la victoire. « Nous étions dominants dans tous les domaines du jeu, savoura Ngapeth. De plus, nous venait de connaître deux défaites (3-0 à Sète et 1-3 contre Tourcoing), donc nous voulions vraiment faire un bon match”pour terminer cette folle séquence de trois matches en cinq jours.
“C’était important de renouer avec la victoire, pour mener, il confirme. Là, on a 48 heures de repos, ça va être bien… » Même les grands champions ont besoin de récupérer. Et après ce retour réussi à Tours, nul doute qu’Earvin Ngapeth continuera de faire rayonner l’Alterna Stade Poitevin, partout en France…