ENTRETIEN – L’étoile de Vikings incarne le soldat Desmond Hart, l’une des forces déstabilisatrices de la série. Rencontre avec un acteur qui aime entretenir le mystère.
Révélé par la série Vikings où il incarnait le redoutable guerrier
Ragnar Lothbrok, le comédien australien Travis Fimmel est l’une des têtes d’affiche de Prophétie des dunes. Inspirée de l’univers de Frank Herbert, la série Max se déroule 10 000 ans avant la naissance de Paul Atréides et les événements relatés dans Dune et dans les deux films de Denis Villeneuve avec Timothée Chalamet et Zendaya.
Dans Prophétie des dunesTravis Fimmel prête ses traits robustes au mystérieux soldat Desmond Hart, qui a réalisé l’impossible : survivre à une attaque de vers des sables sur Arrakis. Cette rencontre le dotait de pouvoirs terrifiants. Animé d’une haine profonde envers les sœurs Bene Gesserit, il fera tout pour affaiblir leur influence auprès de l’empereur. De passage à Paris, l’ancienne mannequin a habilement entretenu le flou de son personnage.
LE FIGARO – Qu’est-ce qui vous a plu dans l’aventure ? Prophétie des dunes ?
Travis FIMMEL. – Je n’ai pas lu les romans de Frank Herbert. Je ne suis pas un grand lecteur mais j’ai été impressionné par l’univers de cette franchise. C’est un monde où chaque faction poursuit des objectifs cachés. Où il est difficile de discerner qui sont les gentils, qui sont les méchants… J’ai aimé l’idée que cette série soit une immense énigme pour les spectateurs. Il plonge ses protagonistes dans une vaste guerre mentale. Prophétie des dunes ressemble à une partie d’échecs à long terme.
Enigmatique est un terme qui correspond bien à votre personnage Desmond Hart.
C’est un personnage à la Raspoutine. Il est convaincu que son combat contre le Bene Gesserit peut changer le monde et il est convaincu que ses ennemis, dont les sœurs, sont dangereux pour le reste de l’humanité. A ses yeux, les Bene Gesserit ne sont que des manipulateurs qui profitent des faiblesses de leurs interlocuteurs. Desmond, qui croit avoir lui-même été manipulé, ne peut pas le supporter. Il est en quête de vengeance. C’est un homme en colère mais aussi brisé. Ceci dit, on ne peut que ressentir ce type de rage envers des adversaires que nous respectons.
« Comment transmettre à la caméra la force dévastatrice de son regard ? »
Travis Fimmel
Desmond Hart possède des pouvoirs aussi terrifiants que le Bene Gesserit. Il est capable de brûler n’importe qui vif d’un seul regard.
Comment transmettre à la caméra la force dévastatrice de son regard ? (sourire). Je ne pensais pas très bien. Dans ces scènes, j’essayais d’avoir l’esprit débordé, assailli de pensées. Je ne retenais plus aucune frustration ni colère. Je me laisse envahir par un monologue intérieur. Ce qui me séduit dans ce super pouvoir, c’est que l’utiliser est pour lui à la fois une Source de douleur – ça le diminue, ça lui fait mal – et une forme de plaisir. A partir de là, c’est une posture qui rappelle le sadomasochisme. Plus il souffre, plus Desmond endommage sa propre âme.
Il a aussi un look qui se démarque à la cour, avec son uniforme en cuir.
Je voulais qu’il soit à l’écart de la famille royale et des autres familles nobles. Il côtoie des gens riches, raffinés, vivant dans le confort. Tout le contraire de ce qu’il est ! C’est un homme du peuple qui a dû se battre pour y arriver.
Avant Prophétie des dunes tu étais sur l’affiche pour Élevé par les loups une autre série de science-fiction produite par Ridley Scott. Est-ce un genre qui vous attire ?
Pas spécialement. Si j’ai accepté de jouer dans ces projets, c’est parce que j’ai été séduit par le rapport de force entre les personnages et ce jeu de poker mensonger. J’aime quand une série est portée par ses personnages. Peu importe que vous fassiez un western ou une dystopie. Ce qui compte en fin de compte reste le même : nos interactions. Nos motivations restent les mêmes : être aimé, être respecté, susciter la fierté.