les jeunes filles apportent un vent de liberté à la fiction historique

les jeunes filles apportent un vent de liberté à la fiction historique
les jeunes filles apportent un vent de liberté à la fiction historique
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Penelope Featherington (Nicola Coughlan) dans l’un des épisodes de la série “Les Chroniques de Bridgerton”. LIAM DANIEL/NETFLIX

CHRONIQUE

C’est l’une des conséquences de la vague #metoo, et de l’amenuisement de la fiction sur la représentation des femmes à l’écran : depuis plusieurs mois, le « Femme millénaire désordonnée » (littéralement « la jeune femme troublée » ou « désordonnée ») de la télévision, selon un article du Gardien devenue virale en 2022, semble avoir cédé du terrain au profit d’un nouvel archétype dépoussiéré, celui de l’héroïne coriace en costume. Que ce soit dans l’Angleterre Tudor, dans le Far West américain ou dans la France en guerre, les séries se targuent de révisionnisme en réécrivant le rôle des femmes dans l’Histoire.

L’objectif n’est pas toujours le même. Dans certains cas, il s’agit de rappeler que les femmes ont toujours joué un rôle dans les événements, même si celui-ci a été rendu invisible par l’historiographie. En mettant en scène les procès de sorcellerie qui ont touché le Pays Basque dans les années 1600, la série française Filles de feu (visible sur France.tv) déconstruit la figure de la sorcière en donnant une identité, une histoire et des motivations aux femmes interrogées par les autorités religieuses.

Quelques mois avant eux, Les combattants (actuellement sur Netflix) rappelait le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale, alors que les hommes étaient au front. De l’autre côté de l’Atlantique, 1923 (sur Paramount+), un des spin-offs de la saga Pierre jaune, a pour héroïne une pionnière endurcie interprétée par Helen Mirren, que l’on voit plus d’une fois prendre les armes pour défendre son territoire.

Les Bridgerton sur Netflix

Ces séries n’ont souvent pas d’autre agenda, et c’est déjà bien, que de montrer que l’histoire de l’humanité ne s’est jamais écrite sans les femmes. Mais, depuis quelques mois, un genre à part entière envahit les plateformes, largement basé sur une littérature pour « jeunes adultes » qui, même si elle se revendique féministe, est néanmoins largement écrite pour les jeunes filles.

Les Chroniques de Bridgerton (sur Netflix) en est la tête de pont. Dans une Angleterre uchronique – nous sommes au début du XIXème sièclee siècle, mais les mariages mixtes dans la famille royale signifient que la reine est métisse et que la société est parfaitement inclusive –, la série basée sur les livres de Julia Quinn dépeint les efforts des enfants Bridgerton pour trouver l’amour. Conservatrice dans ses thèmes – les femmes n’existent que pour aimer –, la série est beaucoup moins conservatrice dans sa représentation de l’action féminine. La saison 1 est allée jusqu’à suggérer le viol d’un jeune homme par la femme qu’il aime. L’interprétation de la séquence, qui ne manque pas d’audace pour un programme qui s’adresse à un public aussi large, a fait couler beaucoup d’encre et reste controversée.

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