Fusion de l’audiovisuel public : mobilisation contre le projet Dati : Actualités

Fusion de l’audiovisuel public : mobilisation contre le projet Dati : Actualités
Fusion de l’audiovisuel public : mobilisation contre le projet Dati : Actualités

Tout un secteur mobilisé : de France Télévisions à Radio France, les personnels sont en grève jeudi et vendredi contre le projet de fusion éclair de l’audiovisuel public défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati.

L’Assemblée nationale doit théoriquement débattre de cette réforme en même temps qu’en première lecture, avec 280 amendements au menu. Mais l’examen risque d’être reporté au 24 juin en raison du retard sur un autre texte, le projet de loi agricole.

Des réseaux régionaux de France 3 ou France Bleu jusqu’au siège parisien, la mobilisation s’annonce massive contre ce qui est perçu comme un « passage en force ».

Jeudi matin, les antennes de Radio France ont été perturbées et les émissions habituelles ont été remplacées par de la musique. Côté télévision, si l’émission Télématin sur France 2 a pu se dérouler en direct, la chaîne - a rediffusé les programmes.

Pour assurer la retransmission du débat jeudi soir sur France 2 entre le Premier ministre Gabriel Attal et le président du RN Jordan Bardella, la direction a également prévu de faire appel à des prestataires extérieurs, selon les syndicats.

Le temps presse : voulant « rassembler les forces », le ministre de la Culture prévoit une phase de transition avec une holding commune de l’audiovisuel public au 1er janvier 2025, puis une fusion un an plus tard. Quelque 16 000 salariés sont concernés.

Outre France Télévisions et Radio France, le mastodonte de l’audiovisuel réunirait également l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) et France Médias Monde (RFI, France 24). L’intégration de ce dernier groupe est cependant débattue même dans le camp présidentiel.

Des préavis de grève ont été déposés dans ces quatre entreprises publiques, où l’on craint pour les ressources et l’emploi. Un rassemblement est prévu près du ministère de la Culture jeudi à 13h30

“C’est notre survie qui est en jeu”, ont déclaré mercredi les syndicats de Radio France lors d’une assemblée générale, appelant à envoyer “un message radical” à travers la grève.

Ils préparent une nouvelle mobilisation pour le 28 mai, au cas où le premier vote solennel sur la réforme par les députés serait maintenu à cette date.

– « Inefficace et dangereux » –

Les inquiétudes sont particulièrement vives à la Maison Ronde à l’idée que la radio puisse être engloutie par la télévision.

Dans une tribune du Monde publiée mercredi, plus de 1 100 salariés de Radio France, parmi lesquels les présentateurs Léa Salamé, Nicolas Demorand, Guillaume Erner et Nagui, ont exprimé leur rejet d’un projet « démagogique, inefficace et dangereux ».

“Pourquoi engager (le secteur) dans une fusion qui s’annonce longue, complexe, anxiogène pour les salariés et sans véritable objectif éditorial ?”, demandent également les syndicats de France Télévisions.

Au personnel, Rachida Dati a assuré dimanche : “Je veux vous garantir non seulement la pérennité mais (aussi) votre force” dans un monde de “concurrence exacerbée”, entre plateformes et réseaux sociaux.

“Le moment politique est venu”, selon la ministre, après une tentative de rapprochement de son prédécesseur Franck Riester stoppée par le Covid-19.

“Evidemment, nous n’allons standardiser ni les métiers ni les activités”, a-t-elle aussi insisté mercredi au Sénat lors des questions au gouvernement.

L’entreprise géante, baptisée « France Médias », disposerait d’un budget de quatre milliards d’euros.

Pour accélérer, le ministre LR s’est appuyé sur un projet de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste) programmant une holding, déjà adopté en juin 2023 par la chambre haute.

“Nous ne sommes pas opposés à la fusion” mais “nous pouvons nous interroger sur le calendrier”, a souligné mercredi M. Lafon sur Public Sénat. La navette parlementaire ne fait que commencer.

Le sort de France Médias Monde ne semble pas décidé. Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a affirmé que le gouvernement était finalement favorable à son exclusion de l’entreprise unique.

Mais les discussions pourraient être serrées avec la droite, qui est à l’inverse attachée à son inclusion.

Les élus RN – favorables à une privatisation pure et simple de l’audiovisuel public – soutiennent le projet de fusion.

Privatiser? Le patron de LR Eric Ciotti n’a « aucun tabou » non plus.

De son côté, la gauche tient une torpille type fusion. LFI voit dans ce projet « l’aboutissement du dénigrement et de l’affaiblissement » du service public opéré par Emmanuel Macron. “Ce n’est pas le retour de l’ORTF qui nous permettra de concurrencer Netflix”, ajoutent les écologistes.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ce qui vous attend dans l’épisode 947 du vendredi 14 juin 2024 [SPOILERS] – Série d’actualités à la télévision – .
NEXT Amandine Pellissard, ancienne femme de ménage, révèle avoir nettoyé la chambre d’un chanteur français