FAIT DU JOUR Frédéric Rimattei, directeur général du CHU de Nîmes : « J’aime l’esprit d’équipe »

FAIT DU JOUR Frédéric Rimattei, directeur général du CHU de Nîmes : « J’aime l’esprit d’équipe »
FAIT DU JOUR Frédéric Rimattei, directeur général du CHU de Nîmes : « J’aime l’esprit d’équipe »

“Notre projet phare, c’est aussi l’installation d’un hôpital pédiatrique, un hôpital pour enfants, un vrai sujet à Nîmes.”

A l’occasion de la rentrée 2025, Frédéric Rimattei, directeur général du CHU de Nîmes, a décidé de prendre le temps d’échanger avec la presse locale. L’occasion de vous présenter et de déployer votre projet pour l’hôpital de Nîmes. Entretien grand format.

Objectif Gard : Plusieurs mois après votre arrivée à la tête du CHU de Nîmes, quel est votre diagnostic de l’établissement de santé de Nîmes ?

Frédéric Rimattei : En effet, j’ai pris mes fonctions le 2 mai. J’ai profité de ce temps pour pouvoir discuter sereinement, prendre le temps de rencontrer toutes les équipes puis de mieux connaître l’établissement et de me familiariser, bien sûr, avec l’ensemble de l’écosystème également. Nîmes et Gard.

Comment avez-vous trouvé l’établissement ?

Sur le plan humain, j’ai trouvé des équipes au dynamisme exceptionnel, notamment sur le plan médical, mais pas seulement. En termes de soins, c’est un établissement qui est très vital. Avec une dynamique de projet. Ce qui explique aussi en grande partie la qualité des soins, la qualité de l’enseignement et de la formation ainsi que la recherche et l’innovation qui font encore la marque des CHU. Et puis aussi l’attachement à un établissement, à son identité. Il y avait, et c’est tout à fait normal, une inquiétude légitime de la part du milieu quant à la poursuite des projets qui avaient été initiés, bien sûr par mon prédécesseur et puis plus généralement depuis 20 ou 30 ans maintenant. C’est donc vrai que nous sommes également préoccupés par ce patrimoine au niveau de la direction générale de l’établissement ainsi que sur le plan médical. Alors, l’un des premiers sujets depuis mon arrivée était finalement de s’inscrire dans cette continuité…

Vous avez forcément identifié les forces et les faiblesses du CHU de Nîmes. Quels sont-ils?

Nous pouvons rechercher des faiblesses. Il n’y en a pas beaucoup. Peut-être notre personnel hospitalier universitaire. C’est vraiment un point majeur de cet établissement et il reste à développer. Ce milieu hospitalo-universitaire dans toutes ses composantes, tant dans les soins, l’enseignement que la recherche, formant de jeunes confrères, de jeunes praticiens, développant des projets d’innovation et de recherche. Même si, là encore, et c’est l’originalité de Nîmes, les praticiens n’attendent pas d’être hospitaliers universitaires dans la maison pour mener des recherches ou des formations.

« Mon ADN professionnel »

Que souhaitez-vous inculquer désormais ?

Ma capacité est dans mon ADN professionnel, à travailler de manière très pluriprofessionnelle. Et notamment, s’enthousiasmer à l’idée de travailler en étroite proximité avec un président de CME (Commission Médicale d’Établissement), former un binôme qui tient le coup et qui se fait confiance pour mener à bien des projets en copilotage. et dans la gouvernance médico-administrative. Moi qui pratiquais des sports collectifs, j’aime l’esprit d’équipe. C’est mon ADN professionnel.

Votre expérience nationale est également un plus pour le CHU de Nîmes…

En effet, sous mes anciennes casquettes, j’ai participé aux travaux nationaux sur le pacte de transition écologique des centres hospitaliers universitaires et la responsabilité sociale et environnementale des hôpitaux. Une dimension utile à notre développement pour les années à venir. Surtout dans notre région marquée par le besoin de résilience face aux phénomènes climatiques. Enfin, j’ai également eu une forte responsabilité de formation paramédicale au sein d’une commission nationale à laquelle j’ai participé. Un sujet évoqué par notre doyenne de la faculté de médecine, le professeur Isabelle Laffont.

Le CHU de Nîmes s’est une nouvelle fois distingué par le classement annuel par Points. Un motif de satisfaction ou d’anxiété à conserver cette place très satisfaisante dans de nombreux domaines médicaux ?

Ce classement par Points est forcément un motif de satisfaction qui distingue également les activités médicales qui fonctionnent bien dans l’établissement, et qui sont reconnues au niveau national. C’est une belle récompense pour les équipes citées. Cela étant dit, je suis une personne naturellement positive et optimiste. Alors, tous ceux qui n’y sont pas encore, nous allons travailler pour les y amener. Au niveau national, ce classement annuel donne une vraie visibilité dans la maison et permet de miser sur l’excellence.

«C’est aussi ce qu’on fait dans les bâtiments et ce qu’on fait avec les bâtiments»

De nombreux travaux ont été lancés ces dernières années dans l’établissement. Où sommes-nous?

C’est un continuum et une histoire dans laquelle je m’inscrit avec beaucoup d’enthousiasme. Pour résumer, je dirais qu’il y a des projets qui sont déjà en cours sur le plan opérationnel. Je pense au Centre d’Endoscopie Diagnostique et Interventionnelle. Un bâtiment qui sera achevé dans les délais prévus en 2026 et qui permettra d’installer toute l’activité d’endoscopie. Avec une logique d’intégration sur l’ensemble des activités de chirurgie ambulatoire. Un mot également sur la Chirurgie en Cabinet ou chirurgie externe. Une nouvelle disposition sur le plan chirurgical, qui permet d’être reçu dans un cabinet de consultation traditionnel mais avec tous les éléments de sécurité nécessaires à l’activité interventionnelle et chirurgicale. Sans entrer dans toute la lourdeur d’une salle d’opération ou d’une pré-anesthésie parfois stressante et pas forcément utile pour ce type de soins. Egalement la chirurgie pédiatrique ambulatoire qui sera là.

Vous avez également des projets pour la prise en charge des patients atteints de cancer…

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En effet toutes les disciplines relatives à la prise en charge de l’oncologie, pour lesquelles on sait que les indications sont en forte augmentation. Des travaux ont déjà été réalisés, pour certains, au sein du bâtiment existant de l’ICG, l’Institut du Cancer du Gard. Vous savez que nous partageons ces locaux avec le groupe Elsan. Il y a déjà eu une première extension l’année dernière sur des lits d’oncologie médicale. Nous sommes passés d’une quinzaine de lits à plus de 20 lits désormais. Et puis nous avons également ouvert des lits d’essais précoces qui auront une forte orientation oncologique, pour permettre le développement de la recherche et des essais cliniques au CHU de Nîmes. Enfin, une deuxième phase de ces travaux, qui sont en cours à l’intérieur du bâtiment et qui permettront de dissocier du reste tous les services ambulatoires à vocation oncologique. Vous voyez, ce sont certainement les bâtiments, mais c’est aussi ce que nous faisons dans les bâtiments et ce que nous faisons avec les bâtiments.

Les projets ne manquent pas non plus avec la radiothérapie…

Il y a quatre salles de radiothérapie, et bientôt deux autres, dont certaines sont partagées avec le secteur privé. Il existe toute la médecine nucléaire pour le diagnostic du cancer. Et nous avons voulu élargir notre suivi des patients, car désormais les patients sont beaucoup en dehors de l’hôpital, notamment dans la prise en charge du cancer, qui s’apparente parfois un peu à une maladie chronique. Nous avons donc souhaité et déposé une demande d’autorisation pour une HAD (hospitalisation à domicile) spécifique.

D’autres projets immobiliers à plus long terme ?

Nous avons vraiment une stratégie immobilière qui va suivre les différentes phases d’évolution des soins, pour offrir des conditions de soins, d’accueil, et de travail des professionnels qui soient les meilleures possibles. L’idée est aussi de faire plus avec ce qui existe déjà, pour des raisons d’ergonomie mais aussi de coût. Je pense à la plateforme ambulatoire commune à toutes les disciplines qui traite des maladies chroniques. On peut raisonnablement se fixer un horizon à 2030. Notre projet phare, c’est aussi l’installation d’un hôpital pédiatrique, un hôpital pour enfants, un vrai sujet à Nîmes. Le CHU dispense presque toute la pédiatrie de qualité, hormis la pédiatrie libérale. Nous allons installer convenablement la pédiatrie, qui se situe aujourd’hui dans des locaux très exigus compte tenu de son activité. Nous allons essayer d’inventer, d’être innovant, de proposer dans un pavillon existant, mais en le restructurant intelligemment, un véritable hôpital pédiatrique, avec toutes les méthodes modernes et innovantes de prise en charge des enfants.

Quelle est la date limite ?

2030, car il faut terminer les projets médicaux puis écrire les programmes. Au-delà du budget qu’il faut trouver.

La plupart de ces opérations sont financées dans le cadre du Ségur de la santé, non ?

Nous sommes bien accompagnés. Et nous sommes bien soutenus par le directeur de l’ARS. A nous ensuite de compléter cela par un autofinancement auprès de l’établissement.

Frédéric Rimattei, directeur général du CHU de Nîmes • Photo d’Abdel Samari

Premier employeur du Gard, le CHU continue de recruter. Comment expliquez-vous cette dynamique ?

Il y a aujourd’hui une concurrence de la part des hôpitaux en , et on sent effectivement que certains établissements font monter la mise pour attirer les talents. Nous ne nous impliquons pas dans tout cela parce que nous avons des atouts. Il vous suffit de visiter notre établissement pour constater la qualité du plateau technique. Alors bien sûr, la qualité du plateau technique est avant tout pour les patients, mais pour les personnels soignants, être dans de bonnes conditions, avec du matériel de pointe, est attractif. La deuxième chose est la démarche projet de l’établissement. Les jeunes médecins sont heureux de les porter, c’est extrêmement inspirant. Et puis, il faut le dire, nous sommes à Nîmes. Il y a la ville, la région, l’université, c’est attractif.

L’ancien Premier ministre a donné la priorité à la santé mentale. En septembre dernier, vous avez également inauguré un centre de ressources pour les jeunes en souffrance émotionnelle… Est-ce un concept venu d’Australie, je crois ?

Vous avez tout à fait raison de souligner ce très grand projet qui est porté par le centre psychiatrique. Notamment nos deux praticiennes qui portent ce projet : Aurélie Schandrin, la responsable du centre de psychiatrie, et le docteur Clémentine Estric. C’est une méthode appelée HYPE, qui signifie Helping Young Early en anglais. Cette méthode repose tout d’abord sur la détection précoce de ces pathologies, que l’on appelle borderline, en pathologie psychiatrique, et qui touchent de fait une partie importante de ces jeunes adultes, dès l’adolescence. Tous les acteurs entourent le patient en fonction de ses besoins. On parle alors de santé sexuelle, d’environnement familial, d’insertion professionnelle, etc. On met fin à la notion de culpabilité.

C’est la dernière ligne droite des vœux. Que pouvons-nous vous souhaiter ?

J’ai été très bien reçu, il faut le dire. C’est une ville et une région d’un grand accueil chaleureux. Par l’équipe de direction, par le maire de Nîmes et les partenaires. Alors, je peux espérer que tout cela continue et que l’énergie reste intacte pour développer l’établissement et travailler intelligemment pendant longtemps pour prodiguer de bons soins aux patients.

 
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