aujourd’hui l’urgence du devoir de mémoire et d’action

aujourd’hui l’urgence du devoir de mémoire et d’action
aujourd’hui l’urgence du devoir de mémoire et d’action

essentiel
Une cinquantaine de survivants d’Auschwitz-Birkenau participent ce lundi 27 janvier aux cérémonies commémoratives, 80 ans après la découverte du camp par l’Armée rouge. La cérémonie internationale qui réunira des dizaines de chefs d’État et de gouvernement dont Emmanuel Macron ou Charles III, se tient à l’heure où le devoir de mémoire a tant besoin d’être renforcé.

Une silhouette sombre enveloppée dans un manteau chaud avançait lentement dans un silence à peine troublé par ses pas dans la neige. En janvier 2005, Simone Veil est de retour à Auschwitz-Birkenau.

Où un million de Juifs n’ont pas été expulsés ; Où, à 16 ans, avec sa mère adorée et sa sœur Milou ; Elle était confrontée à la machine de mort nazie ; Où l’ancienne ministre et ancienne présidente du Parlement européen, en ce froid mois de janvier, avait choisi d’amener ses enfants et petits-enfants pour qu’ils comprennent, ressentent et s’approprient cette déchirure qui a marqué leur histoire familiale Comme l’histoire de l’humanité.

Soixante ans plus tard, Simone Veil se confiait alors en une dans Paris Match « Là, je n’ai pas pleuré. C’était au-delà des larmes.

La Une de Paris Match en janvier 2005.
RD

Quelques jours plus tard, elle était de nouveau à Auschwitz pour les cérémonies du 60e anniversaire de la libération du camp. “C’est ici, là où s’est perpétré le mal absolu, que doit renaître la volonté d’un monde fraternel, un monde fondé sur le respect de l’homme et de sa dignité”, dit-elle, bouleversée.

Vingt ans plus tard, alors que le nombre de survivants dans les camps diminue, que les derniers témoins disparaissent, que les morsures du temps sont à l’œuvre et que les vents mauvais semblent revenir, des dizaines de dirigeants, dont le roi Charles III et Emmanuel Macron, Le chancelier et président allemand Olaf Scholz et Frank-Walter Steinmeier – mais pas Benjamin Netanyahu – encercleront lundi une cinquantaine de survivants du camp. Pour ne pas oublier et se remémorer ce qui s’est passé le 27 janvier 1945…

L’industrialisation de la mort

Ce jour-là, les soldats de l’Armée rouge pénètrent dans le camp d’Auschwitz-Birkenau et découvrent 7 000 à 9 000 déportés, squelettiques, hagards, survivants d’un enfer inimaginable, errant parmi les casernes gelées. Auparavant, les nazis en avaient précipité 58 000 sur les chemins des « marches de la mort ».

Des montagnes de vêtements, de chaussures, de lunettes et de cheveux témoignaient de l’industrialisation de la mort mise en œuvre par le régime nazi. Entre 1940 et 1945, plus de 1,1 million de personnes y furent assassinées, dont près d’un million de juifs, mais aussi des Roms, des résistants, des homosexuels, des handicapés et des prisonniers politiques. Le camp, conçu comme une usine de mort, incarnait la logique destructrice du projet nazi : l’élimination systématique de ceux qu’ils considéraient comme des « sous-hommes ».

La libération d’Auschwitz – ou plutôt sa découverte pour les historiens – n’était cependant pas une fin en soi. Pour les survivants, le retour à la vie était souvent une épreuve. Beaucoup ont dû faire face à l’incompréhension, à l’indifférence, voire au déni de leurs souffrances ; Certains ont décidé de se taire. Il a fallu des décennies pour que la Shoah soit reconnue dans toute son ampleur, que les récits des survivants soient entendus et que le monde prenne la mesure de l’horreur.

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L’entrée de l’ancien camp de concentration nazi d’Auschwitz-Birkenau avec l’inscription « Arbeit Macht Frei » (« Le travail rend libre) à Oswiecim, en Pologne.
AFP.

80 ans plus tard, le contexte international, l’effritement du multilatéralisme face à la montée des nationalismes, rappellent que la mémoire, cette mémoire, est un combat permanent. Car en Europe et ailleurs, les discours xénophobes, antisémites et racistes gagnent du terrain, les théories du complot, les révisionnismes et les négationnistes trouvent un écho inquiétant sur les réseaux sociaux et certains discours politiques ou lors de meetings où certains, comme Elon Musk, font du nazisme dit mal interprété. salutations …

Dans ce contexte, Auschwitz nous rappelle que l’humanité est évidemment capable du pire, mais aussi du meilleur – et nous pensons aux justes qui ont sauvé les Juifs au péril de leur vie, au nom de l’idée qu’ils avaient de ce qu’un homme est.

Les survivants, comme Elie Wiesel, Primo Levi ou Simone Veil, ont consacré leur vie à témoigner, à éduquer, à transmettre. Leur message était clair : plus jamais ça. Mais ce « jamais ça » ne va pas, ne se suffit plus à lui-même ; Plusieurs enquêtes ont montré qu’une partie de la jeunesse ignore la Shoah. Ce « plus jamais ça » nécessite une vigilance constante, un engagement sans faille pour défendre les valeurs de tolérance, de démocratie et de respect des droits de l’homme.

Prendre en charge les survivants car « oublier les morts, ce serait les tuer une seconde fois »

Avec la disparition progressive des derniers témoins, la transmission de la mémoire devient un enjeu crucial qui ne peut être laissé aux musées et aux écoles. Visites de lieux de mémoire – comme Auschwitz que 300 lycéens d’Occitanie ont visité il y a dix jours –, contes, films et œuvres littéraires, sont autant de moyens de perpétuer cette mémoire. Mais c’est la société toute entière qui doit prendre le relais des survivants pour que les générations futures comprennent et mesurent ce qui s’est passé et en tirent des leçons pour que cela ne recommence pas.

Mais la mémoire ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une action résolue contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion. En , où l’antisémitisme et le racisme connaissent une résurgence inquiétante, notamment depuis l’attentat terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, les pouvoirs publics, les associations et la société civile doivent redoubler d’efforts pour lutter contre ces fléaux. L’éducation, la culture et le dialogue interreligieux sont des armes essentielles dans ce combat.

Comme le disait Elie Wiesel, « oublier les morts, ce serait les tuer une seconde fois ». Aujourd’hui comme demain, nous n’oublierons pas. Plus que jamais, le devoir de mémoire est aussi un devoir d’action.

 
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