Pour la troisième fois, Simon Gronowski se rend au cimetière, où sa mère et sa sœur sont mortes dans une chambre à gaz sans jamais avoir de tombe. “Je pense à mes parents et à ma sœur tous les jours», avoue-t-il.
Mais le voyage ne se déroule pas comme prévu. Le train est attaqué par des résistants. Simon obéit à sa mère. Il saute. “Ma mère m’a donné la vie deux fois : quand je suis né et le jour de ma fuite. Et si elle m’a donné la vie, ce n’est pas pour qu’elle soit malheureuse, mais heureuse. Je suis donc heureux par fidélité à mes parents», explique Simon.
Heureux malgré le froid, malgré l’hiver d’Auschwitz. Heureux, car les chambres à gaz ne sont plus que des ruines. Heureux au milieu d’une centaine de jeunes bouleversés par ce qu’ils découvrent. “Il y a beaucoup d’émotions quand on y arrive. C’est déjà un choc. Beaucoup de tristesse aussi. C’est une horreur. C’est horrible ce qui s’est passé“, disent-ils.”En photos, on ne se rend pas forcément compte de la taille, du froid, du sol, etc. C’est vraiment ce qui m’a le plus marqué ici.», disent les étudiants.
-1 300 000 personnes sont déportées à Auschwitz. 1 100 000 personnes sont mortes. La plupart quelques heures après leur arrivée. 90% de ces victimes étaient juives.
dit Simon. Il met en garde inlassablement contre le retour de la barbarie. Mais bientôt cette génération qui n’était pas censée survivre va bientôt disparaître. Michel Jaupart, directeur de Institut du patrimoine de guerreexpliquer : “Premièrement, il y a de moins en moins de témoins. Ils sont de moins en moins capables de témoigner, pour des raisons évidentes d’âge. Et cela rend d’autant plus nécessaire le travail que nous accomplissons depuis très longtemps.« .
Un travail de mémoire essentiel et violent, nécessaire pour que l’histoire cesse de se répéter.