Une trêve fragile visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza entre dans sa deuxième semaine dimanche, le lendemain de la libération de quatre otages israéliens et de quelque 200 prisonniers palestiniens, accueillis des deux côtés par des scènes de joie.
• Lisez également: Trump suggère de retirer les Palestiniens de Gaza pour «le nettoyer»
• Lisez également: Truce à Gaza: quatre otages israéliens libérés en échange de 200 détenus palestiniens
Un signe des difficultés de mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, un différend de dernière minute a bloqué samedi le début du retour prévu au nord du territoire de centaines de milliers d’habitants déplacés par plus de 15 mois de guerre, déclenché par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.
Israël a conditionné l’ouverture du «Corridor Netzarim», qui isole le sud du nord de la bande de Gaza, sur le transfert d’un otage civil, Arbel Yehud, citant le non-respect du Hamas à se conformer à une durée de l’accord de trêve qui n’a pas été conclue du Hamas public, l’obligeant à libérer les civils «d’abord».
En attendant, Samia Helles, originaire de Gaza City, s’est retrouvée bloquée en cours de route avec ses trois enfants. «Je ne sais toujours pas si ma maison est toujours debout ou détruite […] Que ma mère soit vivante ou morte », explique cette femme de 26 ans à l’AFP.
Un chef du Hamas a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat que l’otage civil serait «publié lors de la troisième échange» prévue pour 1est FÉVRIER.
“Ramenez-les tous”
Un premier échange de trois otages israéliens pour 90 prisonniers palestiniens a eu lieu le premier jour de la trêve, le 19 janvier, dans le territoire palestinien dévasté plongé dans une grave crise humanitaire.
Le deuxième samedi, Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgés de 19 à 20 ans, ont été présentés sur un podium devant une foule flanquée de combattants à capuche des branches militaires du Hamas et de Jihad islamique allié.
Souriant, en uniformes kaki, ils ont salué les Gazans rassemblés, avant d’être emmenés en Israël, où ils ont trouvé leurs parents pour de longues étreintes dont l’armée a publié des photos.
Les jeunes femmes, qui effectuaient leur service militaire affecté à la surveillance de la bande de Gaza lorsqu’elles ont été kidnappées, ont ensuite été transférées par hélicoptère dans un hôpital près de Tel Aviv, accueillies par une foule agitant des drapeaux israéliens.
L’hôpital a déclaré qu’ils étaient dans un «état stable».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué un «moment très heureux», la Maison Blanche garantissant sa part qu’elle continuerait ses efforts avec Israël pour la «libération de tous les otages restants».
-À Tel Aviv, des cris de joie ont éclaté dans «Orlef Square» parmi les parents et les partisans des soldats à la vue d’images en direct montrant leur sortie.
«Ramenez-les à la maison maintenant, tout le monde!» Dit certains dans la foule, déclenchant des applaudissements.
Dans la soirée, des proches d’otages et de leurs partisans ont également démontré à Tel Aviv pour exiger le retour des autres otages, 87 personnes, dont 34 morts selon l’armée, sur un total de 251 kidnappés le 7 octobre 2023.
33 otages contre 1900 prisonniers
L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 210 personnes du côté israélien, les civils majoritaires, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
L’offensive de représailles lancée par Israël dans la bande de Gaza assiégée a fait au moins 47 283 morts, principalement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
La première phase de l’accord de cessez-le-feu devrait durer six semaines et permettre la libération d’un total de 33 otages contre quelque 1 900 prisonniers palestiniens.
Au cours de cette première phase, les modalités de la seconde doivent être négociées, ce qui devrait permettre la libération des derniers otages, avant la dernière étape relative à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages décédés en captivité.
Mais sous la pression de l’extrême droite, une partie du gouvernement de Benjamin Netanyahu veut reprendre les combats à la fin de la première phase de l’accord, qui condamnerait probablement les derniers otages.
À Ramallah, en Cisjordanie occupée, une foule agitant des drapeaux palestiniens a accueilli jubilant certains des environ 200 Palestiniens nouvellement libérés.
Partagés sur les épaules par des résidents, toujours vêtus d’uniforme de prison, ils ont trouvé leurs proches entre câlins et larmes. «Nous prions Dieu de libérer tous nos frères que nous avons laissés», a déclaré Azzam al-Shallalta.
La liste des détenus publiés – 199 Palestiniens et un Jordanien – comprend 120 condamnés à la réclusion à perpétuité – dont Mohammed Tous, un membre du Fatah emprisonné en continu depuis octobre 1985 – dont 70 ont été exilés en Égypte, selon le club des prisonniers. Quatorze autres prisonniers ont été transférés à Gaza.