Le Bélarus organise dimanche une élection présidentielle qui devrait voir la réélection d’Alexandre Lukashenko, qui, en 30 ans au pouvoir, a éradiqué toutes les formes d’opposition.
Voici cinq choses à savoir sur cette ancienne République soviétique, alliée à la Russie et à neuf millions d’habitants.
Soumis au Kremlin
La réélection d’Alexander Lukashenko en août 2020, avec officiellement 80% des votes, a déclenché un mouvement de protestation pacifique d’une échelle sans précédent. Pendant des semaines, la puissance a vacillé.
Mais la manifestation a finalement été déposée avec des milliers d’arrestations, la violence provoquant plusieurs décès et des peines de prison lourdes. Des centaines de milliers de Biélorusses fuient le pays, y compris le rival numéro un du président, Svetlana Tikhanovskaya.
Cible par de lourdes sanctions occidentales, le pouvoir d’Alexandre Lukashenko se tourne vers le Kremlin, scellant une alliance et abandonnant l’acte d’équilibrage entre Moscou et l’Occident qu’il tenait depuis des années.
En février 2022, le territoire biélorusse a servi de base arrière aux forces de Vladimir Poutine pour envahir l’Ukraine. Ensuite, Moscou a déployé des armes nucléaires tactiques au cours de l’été 2023, une menace pour Kiev mais aussi pour les membres de l’OTAN à bord du Biélorussie (Lituanie, Lettonie, Pologne).
Ravagé par la guerre et le Tchernobyl
De toutes les républiques soviétiques, le Bélarus a payé le prix le plus lourd en proportion de la population pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cible pour la première fois par l’offensive nazie de juin 1941, 2,3 millions de ses habitants, ou un quart de la population, sont décédés pendant le conflit.
En avril 1986, une nouvelle catastrophe: le cœur du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé dans le nord de l’Ukraine.
Mais c’est le Bélarus voisin qui souffre des retombées radioactives les plus graves: 23% de son territoire est irradié, dont 1,8 million d’hectares de terres agricoles.
Une zone d’exclusion de 1 700 km2 interdite d’accès est créée, en grande partie sur le territoire biélorusse, et environ 330 000 personnes sont évacuées.
Gagnant du prix Nobel de littérature 2015 et critique exilé de Lukashenko, Svetlana Alexievitch a écrit un livre poignant sur les conséquences de Tchernobyl.
Pommes de terre et tracteurs
L’économie biélorusse est encore largement contrôlée par l’État, un héritage de l’URSS cher à Alexander Lukashenko, un ancien directeur de Kolkhoz.
-La production agricole – produits laitiers, pommes de terre et autres carottes – reste très réputé dans l’ancienne URSS et une force motrice de l’économie.
Alexander Lukashenko aime apparaître dans les champs. En 2018, lors d’une visite au Kremlin, il a donné à Vladimir Poutine quatre sacs de pommes de terre. Deux ans plus tôt, il a remis à l’acteur Steven Seagal une carotte lors d’une réunion au Bélarus, lui disant de le manger. L’ancienne star américaine l’a fait.
Au niveau industriel et de la fabrication, le Bélarus est également connu pour ses tracteurs – une fierté nationale – et sa lingerie.
Forêts et la crise de la migration
Une vaste plaine sans accès à la mer, le territoire biélorusse, depuis longtemps entre les zones d’influence polonaise et russe, a de grands espaces naturels: marécages, lacs, rivières et forêts.
À l’ouest, il partage la forêt de Bialowieza avec la Pologne. Inscrite comme un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est l’une des dernières forêts primaires en Europe et un grand réservoir de biodiversité.
Mais il est menacé par la déforestation. Depuis la fin de 2021, il a également été le théâtre de la crise des migrations entre la Pologne et le Bélarus.
Varsovie accuse Minsk d’avoir incité des milliers de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient à venir en Biélorussie et à traverser sa frontière vers l’ouest pour déstabiliser l’UE.
En réponse, la Pologne a construit un mur anti-migrant qui traverse la forêt et, selon les écologistes, perturbe le mouvement des animaux.
Peine de mort
Le Bélarus est le dernier pays d’Europe et l’ancien URSS pratiquant toujours la peine capitale.
La date de l’exécution, avec une balle à l’arrière de la tête, n’est jamais rendue publique, les corps des prisonniers ne sont pas retournés dans les familles et aucune information n’est communiquée à la place de leur enterrement.
Selon les ONG, près de 400 personnes ont été exécutées au Bélarus depuis 1991. La dernière exécution annoncée publique remonte à 2022.