la colère des restaurateurs privés de titres-restaurant

la colère des restaurateurs privés de titres-restaurant
la colère des restaurateurs privés de titres-restaurant

l’essentiel
A Cahors, plusieurs restaurateurs dénoncent une concurrence déloyale puisque les titres restaurant peuvent servir à payer ses courses.

Pour eux, c’est une hérésie. Le Sénat a décidé de prolonger l’utilisation des titres-restaurant dans les grandes surfaces jusqu’en 2026. La possibilité de payer ses courses avec des titres-restaurant dans les grandes surfaces était accordée à titre exceptionnel depuis le Covid pour soutenir le pouvoir d’achat. Et ce n’est pas du goût de tout le monde. Surtout les restaurateurs. “Vous voulez dire que c’est le prolongement de notre petite mort”, demande Evelyne Cauchy, la gérante du Colibri, à Cahors. Le restaurateur accuse le coup. Lorsqu’elle reprend l’enseigne en 2018, les titres restaurant représentaient la moitié de son chiffre d’affaires.

A lire aussi :
“Je vois de moins en moins” : les restaurateurs gersois inquiets de l’extension de l’utilisation des titres-restaurant dans les grandes surfaces

Aujourd’hui, sept ans plus tard, elle ne collecte plus que 10 % des titres-restaurants (tant les titres papier que les cartes dématérialisées), soit une baisse de 40 %. « Il s’agit clairement d’une concurrence déloyale. Les titres restaurant ont été mis en place pour aider les petits restaurants comme le mien, avant le Covid. Mais depuis, on trinque au confinement, à l’inflation, aux gilets jaunes… Cette extension de l’usage dans les grandes surfaces est un nouveau coup dur pour nous», précise le restaurateur qui envisage de les arrêter l’année prochaine. Car, outre une baisse d’usage, elle dénonce une « vraie galère » pour la direction : « Je passe des week-ends entiers à remplir des codes, ligne par ligne, sur des sites mal conçus et en plus, les sociétés de gestion gardent des commissions de plus en plus élevées.

A lire aussi :
Titres restaurant : pâtes, œufs, riz… ces produits qu’on ne peut plus acheter avec ces titres depuis le 1er janvier

-

200 grand max, par trimestre

Pourtant, auparavant, elle recevait entre 100 et 200 bons d’alimentation par semaine. Aujourd’hui, c’est autour de 200 maximum… pour un quart. « Les habitués me le disent : ils préfèrent les utiliser pour faire leurs courses et parce qu’ils n’ont plus les moyens d’aller au restaurant aussi souvent. Ceux qui venaient cinq fois par semaine ne viennent plus qu’une seule fois», constate encore le patron. Sa clientèle est composée d’employés de bureau à la recherche d’un repas sain et peu coûteux pour le déjeuner. Un autre facteur explique la baisse de clientèle selon le gérant : le télétravail. « Outre les titres restaurant que les clients choisissent d’utiliser dans les grandes surfaces et non plus dans les restaurants, il y a un autre point noir pour nous : le télétravail qui s’est généralisé. Quand on sert 30 à 40 couverts du lundi au mercredi, on descend à 10 couverts à partir du jeudi midi », observe-t-elle. Evelyne Cauchy affirme ne plus pouvoir se payer un salaire et a été contrainte de mettre à temps partiel une salariée à temps plein. « Et encore, quand j’en parle avec mon banquier et mon comptable, je m’estime presque chanceuse car je sais que les restaurateurs sont surendettés », glisse-t-elle.

A lire aussi :
Titres restaurant pour faire ses courses alimentaires : le dispositif est enfin prolongé de deux ans

Non loin de son enseigne, en centre-ville, la gérante d’un autre restaurant ne peut que confirmer. « Pour nous, depuis que nous l’utilisons dans les supermarchés, c’est une perte de revenus. Les clients font des choix et ils ont raison : manger reste une nécessité », explique, compréhensive, celle qui préfère garder l’anonymat. Il enregistre également beaucoup moins de clients et, mathématiquement, moins de tickets de repas. « J’en reçois encore mais c’est aléatoire. En tout cas, cela reste intéressant pour nous. Ne pas les prendre, ce serait se priver de beaucoup de clients », conclut-elle.

A lire aussi :
Titres restaurant : plafond, exonération étendue… jusqu’à quand peut-on les utiliser pour faire ses courses au supermarché ?

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV Hult : Avant les retrouvailles, les souvenirs | Elfsborg
NEXT les nouveaux prix pour chaque marque