Un an après le drame de Pamiers, où Alexandra et Camille Sonac ont perdu la vie, 500 personnes se sont rassemblées pour inaugurer une stèle à leur mémoire lors d’une cérémonie pleine d’émotion.
Il y a un an aujourd’hui, le 23 janvier 2024, la manifestation agricole en Ariège prenait fin brutalement. Deux personnes, Alexandra, agricultrice à Saint-Félix-de-Tournegat, et sa fille de 12 ans, Camille, ont perdu la vie sur un barrage installé sur la RN 20, près de Pamiers.
Ce drame, survenu au petit matin, est dû au fait qu’un automobiliste a contourné les cônes et barrières installés trois kilomètres en amont pour interdire l’accès aux 2 x 2 voies. En forçant le blocus et en frappant à toute vitesse le mur de bottes de paille érigé par les membres de la Fédération Départementale des Syndicats Agriculteurs de l’Ariège et par les Jeunes Agriculteurs 09, « la colère du monde agricole a cédé avec une grande tristesse », » déclare Sébastien Durant, président de la Fdsea 09 et maire de Saint-Félix-de-Tournegat.
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Un an plus tard, personne ne l’a oublié. Le souvenir de cette tragédie est dans toutes les têtes. Au moment de se réunir pour une cérémonie rendant hommage aux deux victimes, ce jeudi 23 janvier 2025, près du rond-point de la Bouriette, les 500 personnes présentes, Jean-Michel Sonac et sa fille en tête, avaient le cœur lourd. et les yeux embrumés.
Une stèle pour ne pas oublier
Avant de dévoiler la stèle, en hommage à Alexandra et Camille Sonac, plusieurs discours et temps de recueillement se sont succédés. En approchant de l’endroit où est installée la stèle, Bastien explique sa présence : « Mes parents dirigeaient l’élevage de bisons et Alexandra avait travaillé pour eux. C’était une personne formidable. Une personne formidable. Le trentenaire poursuit, non sans émotion dans la voix : « Aujourd’hui, le besoin de se rassembler est palpable. Alexandra et Camille ont été appréciées de tous. On voit des gens qui sont encore très marqués. Il y a peut-être encore plus de gens qui pleurent uniquement pendant la marche blanche.»
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Accompagné de sa fille, Jean-Michel Sonac a avancé, profondément marqué par cette nouvelle épreuve. Sans mots, il a exprimé sa douleur de retourner là où sa femme et sa fille aînée ont perdu la vie, tout en faisant preuve d’une véritable force pour soutenir sa fille. Sébastien Durant, dans son discours forcément difficile à proclamer, se souvient : « Ce jour-là, une famille a été détruite alors qu’ils étaient là pour montrer la colère de notre profession. Je me souviens que, quelques heures avant le lancement au barrage routier, Alexandra m’a appelé pour me dire qu’elle venait avec Jean-Michel et Camille. Elle était heureuse de venir.
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Entre témoignages émouvants et musiques poignantes, l’émotion a envahi les visages présents. Au moment de découvrir la stèle de sa feuille, l’émotion de Jean-Michel Sonac est trop forte. Sébastien Durant, pudique et sympathique, pose sa main sur son épaule pour tenter de le réconforter. « Personne n’imagine ce qu’il ressent depuis un an », reconnaît Cédric, agriculteur à Montferrier.
A la fin de la cérémonie, chaque personne présente a déposé une rose blanche au pied de la stèle, pour honorer la mémoire des deux victimes mais aussi pour soutenir Jean-Michel et sa fille. Avant de quitter les lieux, le père se tenait droit devant la stèle, avec sa fille dans les bras, entouré du monde agricole. Ce moment fort, suspendu dans le temps, s’est terminé par un baiser déposé sur la stèle, avant de se retrouver discrètement dans sa ferme.