Quand Ciotti veut remplacer le gaz algérien par du gaz américain

Quand Ciotti veut remplacer le gaz algérien par du gaz américain
Quand Ciotti veut remplacer le gaz algérien par du gaz américain

Mercredi 22 janvier, Éric Ciotti a jeté des bâtons dans les mares diplomatiques, lors d’une intervention contre Jean-Jacques Bourdin. Avec une hostilité assumée envers l’Algérie, le député des Alpes-Maritimes a déclaré : « Je préférerais qu’on achète du gaz aux Américains plutôt qu’aux Algériens », transformant une question énergétique en un véritable affrontement politique.

Dans le prolongement de cette déclaration provocatrice, un contexte géopolitique complexe émerge. Ciotti a un double objectif : répondre à la pression américaine de Donald Trump et exprimer son profond mécontentement à l’égard de l’Algérie. Sa déclaration n’est pas anodine mais s’apparente à un coup diplomatique, insistant sur le fait que « les Algériens nous insultent, nous méprisent ».

L’idée de se détourner du gaz algérien n’est pas entièrement nouvelle. En août 2024 déjà, cette hypothèse avait été évoquée dans les couloirs diplomatiques, suscitant l’intérêt de certains décideurs. Mais Francis Perrin, spécialiste de l’énergie chez Iris, avait alors écarté d’emblée cette perspective, la jugeant irréaliste et contre-productive.

En effet, les chiffres confirment pleinement l’analyse de Perrin. L’Algérie représente 8% des importations françaises de gaz en valeur et 12% en volume. Les importations algériennes de gaz ont même augmenté de 30% en 2023, pour atteindre 3,1 milliards d’euros. Les contrats en cours entre Sonatrach et TotalEnergies prévoient la livraison de 2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) jusqu’en 2025. « En matière d’énergie, nous nous engageons sur le long terme », rappelait alors l’expert dans les colonnes du Figaro. , soulignant l’absurdité d’une rupture soudaine.

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De plus, le contexte international ajoute une couche de complexité géopolitique. Donald Trump maintient une pression constante sur l’Europe, menaçant d’imposer des taxes douanières si ses exportations énergétiques ne progressent pas. Ciotti semble prêt à jouer cette partition américaine, tout en affichant une posture de souveraineté nationale.

À partir de là, la stratégie de Ciotti prend forme avec plus de clarté. Pour le président de l’Union des droits pour la République (UDR), cette sortie s’inscrit dans une stratégie politique précise. Depuis son départ des Républicains, Ciotti cultive l’image d’un leader intransigeant, prompt à bousculer les conventions diplomatiques. Sa déclaration sur le gaz algérien n’est qu’une autre illustration de cette approche conflictuelle.

Yasser Kassama

 
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