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“Nous ne voulons la paix à aucun prix”, assure le commandant du bataillon qui défend la ville de Pokrovsk

Alors que Donald Trump menace la Russie de sanctions douanières si elle ne parvient pas à un accord avec l’Ukraine, les combats continuent de faire rage. Dans l’est du pays, les troupes ukrainiennes sont en difficulté et la chute de Pokrovsk semble imminente. Les combats y font rage, avec une intensité qui reflète une situation désespérée.

Publié le 23/01/2025 09:56

Temps de lecture : 2min

Un char Leopard 1A5, près de Pokrovsk, dans la région orientale de Donetsk, le 13 décembre 2024. (ROMAIN PILIPEY / AFP)

Serhii Filimonov, commandant du bataillon qui défend Pokrovsk, est à l’hôpital avec deux frères d’armes lorsque franceinfo le rencontre. L’un d’eux a une blessure à l’œil. L’autre, au regard étrangement brillant, a les mains, les doigts et le cou noircis de tatouages. Depuis sept mois, leur bataillon tient le front de Pokrovsk, cette ville clé de l’est de l’Ukraine pour la logistique militaire et l’industrie charbonnière, face à un ennemi excédentaire.

La Russie continue d’envoyer des troupes au front en nombre apparemment inépuisable. A cela s’ajoute le manque de matériel, de munitions et d’hommes, ajoute Serhii Filimonov. « L’ennemi n’a que quelques kilomètres à parcourir pour emprunter l’une des routes principales »déclare-t-il.

A 30 ans, Serhii Filimonov est déjà un vétéran. Il a participé à la guerre du Donbass en 2014, a été blessé à plusieurs reprises et est un vétéran du célèbre bataillon Azov, connu autant pour la bravoure de ses combattants que pour leur nationalisme. « La méthode de l’ennemi est la boucherie. (…) Lors de la bataille de Bakhmout, on tuait 30 à 50 ennemis par jour, mais il y a bien plus encore. Il y a des jours où la brigade peut tuer 300 à 350 personnes personnes par jour.

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Ces chiffres sont évidemment invérifiables. Mais un vide vertigineux se lit dans le regard du combattant, au visage fermé. « Les chiffres sont fous. C’est très révélateur, quand on voit les bosquets remplis de cadavres. C’est à cette vitesse qu’ils font la guerre. » il décrit.

« Ils marchent sur des cadavres. Si nous sommes épuisés, la Russie est également à bout de forces.»

Serhii Filimonov, commandant du bataillon défendant Pokrovsk

sur franceinfo

Quand on lui parle de cessez-le-feu, l’homme croise les bras sur la poitrine. “Quand on parle de geler le conflit, cela sera profitable aux Russes, car si on leur laisse le temps de panser leurs blessures, il est certain qu’ils trouveront les hommes, les armes, les moyens et l’argent pour détruire l’armée russe. L’Ukraine et après avoir fait la guerre à l’Europe. Pour Serhii Filomonov, pas de cessez-le-feu sans l’envoi de troupes occidentales ni de solides garanties de sécurité.

Il y a deux jours, le militaire a perdu l’un de ses plus vieux compagnons. « Nous ne voulons pas la paix à tout prix. Nous préférerions la victoire pour que ces morts ne soient pas inutiles et que d’autres frères d’armes ne meurent plus. » Son regard, telle une épée, reste planté au loin, sur une ligne de front qu’il ne compte pas quitter.

 
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