A Toulouse resident in Forez

A Toulouse resident in Forez
A Toulouse resident in Forez

Comme chaque semaine, retour sur l’Histoire de l’ASSE. Focus sur les entraîneurs qui ont marqué le club stéphanois. Depuis sa création en 1933, l’AS Saint-Etienne a connu 44 entraîneurs différents, mais certains ont laissé une empreinte plus décisive que d’autres. Voici le portrait des 15 entraîneurs qui ont le plus marqué l’histoire du club. Par souci d’équité, ils sont présentés par ordre alphabétique. Place à Elie Baup (158 matchs de 1994 à 1996 et 2004 à 2006).

Elie Baup arrive à l’ASSE en 1991, en provenance de Toulouse, pour prendre le poste de responsable du centre de formation. Pendant deux ans, il a œuvré en coulisses pour préparer les jeunes de demain qui porteront le maillot vert. Durant la saison 1993-94, il devient l’adjoint de Jacques Santini auprès duquel il apprend son métier d’entraîneur. Mais en mai 1994, le Forez connaît une révolution avec le départ brutal du président, Yves Guichard, qui avait promis des merveilles pour le club créé par son père. Il s’en va, laissant des finances exsangues qui obligent son successeur, Michel Vernassa, à prendre une décision dès sa prise de fonction. L’une de ses premières décisions fut de se séparer de Jacques Santini, dont les résultats furent mitigés (11ème en 1994) mais qui lui permit d’économiser un salaire qui n’était plus en adéquation avec le nouveau mode de vie de l’ASSE.

Michel Vernassa le remplace par Elie Baup, beaucoup moins gourmand, et qui, semble-t-il, s’est démené pour obtenir ce poste. Jacques Santini lui vouera donc une haine farouche, refusant de lui serrer la main à chaque rencontre sur le terrain, estimant qu’il l’a trahi.

Une première expérience peu convaincante

Le nouveau coach croit en sa bonne étoile. Il dispose d’un effectif de qualité avec Laurent Blanc, Jean-Philippe Primard, Pascal Despeyroux, Piotr Swierczewski, Lubomir Moravcik et Gérald Passi. L’Allemand Roland Wohlfarth, transfert très coûteux de l’année précédente, quittera le navire après seulement douze jours. Baup compte enrichir son groupe avec des jeunes qu’il connaît bien et à qui il prédit un bel avenir comme Lionel Potillon, Patrick Moreau, Sébastien Perez ou Grégory Coupet.

Ses premiers résultats semblent lui donner raison puisqu’à la fin de l’été 1994, l’ASSE occupe une bonne quatrième place après sept journées de D1 (quatre victoires). Mais ces bons résultats ne sont qu’un feu de paille car le classement de l’équipe dégringole en même temps que son match pour terminer le championnat à la 18e place, sauvée de la relégation par l’interdiction qui a été faite à l’OM de monter à l’étage supérieur.

Malgré une première saison décevante, Elie Baup est maintenu sur le banc stéphanois. Il faut dire que la priorité de la direction est de réduire les effectifs plutôt que de les renforcer. Le départ de Laurent Blanc, futur champion du monde, s’inscrit dans cette stratégie. Avec un effectif réduit, le sélectionneur ne peut pas faire de miracles. Il est limogé au soir d’une pitoyable défaite à Gueugnon (0-1) puis le bus des joueurs est attaqué par des supporters en colère le 23 février 1996. L’ASSE poursuit sa chute inexorable qui se termine par une descente en D2 en fin de match. championnat.

Un retour plus réussi dans le Forez

Il aura fallu attendre 2004 pour retrouver l’ASSE en Ligue 1 grâce à Frédéric Antonetti qui apporte au passage le troisième titre de champion de de D2. Mais il ne bénéficiera pas de cette hausse, victime de la décision du nouveau président des Verts, Bernard Caïazzo, qui l’a contraint à la démission. A la recherche d’un nouvel entraîneur, la direction a choisi le retour d’Elie Baup. Il était libre, mais avait obtenu d’excellents résultats avec Bordeaux dont un titre de champion de France en 1999 et une coupe de la ligue en 2002.

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Les négociations qui se sont déroulées en coulisses n’ont absolument pas plu à Antonetti qui a très mal digéré son remplacement officialisé seulement cinq jours après son départ, le 7 juin 2004. Il a reproché au nouvel entraîneur des Verts d’avoir sauté sur l’occasion sans égard. pour son prédécesseur. Comme Jacques Santini, il lui en veut désormais une rancune tenace, refusant régulièrement de lui serrer la main.

Grâce à des recrutements réussis (Frédéric Piquionne, Zoumana Camara, Didier Zokora, Pascal Feindouno…), sous la houlette d’Elie Baup, l’ASSE réalise une première saison remarquable avec notamment une belle victoire sur l’OM à Geoffroy-Guichard dans des conditions inoubliables ( neige, etc.) le 6 mars 2005. Elle termine à une très belle sixième place des qualifications pour la Coupe Intertoto. Même par la petite porte, c’est un retour inattendu en Coupe d’Europe vingt-trois ans après son dernier match contre les Bohémiens de Prague en 1982.

Une dernière saison difficile à l’ASSE

La saison suivante débute en juillet 2005 avec le concours Intertoto. Une qualification dès le premier tour contre Neuchâtel Xamax avec un match retour à Genève qui a attiré une véritable marée humaine, plus de 12.000 supporters des Verts sur les 16.000 spectateurs présents au stade (1-1, 2-1). L’élimination au tour suivant contre les Roumains de Cluj a donné un goût amer à la performance stéphanoise, mais elle semble promettre un avenir agréable aux hommes d’Elie Baup.

Le début de championnat est également très satisfaisant puisque l’ASSE se retrouve troisième derrière l’OL et Bordeaux à l’issue de la treizième journée. Les Verts ont enregistré de très belles victoires contre l’OM (2-1) et Strasbourg (1-0). Cependant, la suite des choses sera moins encourageante. Les Verts vont glisser au classement en même temps que leur jeu se désagrège pour finir à une vilaine treizième place. Des dissensions apparaîtront entre l’entraîneur à casquette et sa direction qui le pousseront à mettre fin à son contrat comme il avait le droit de le faire en avril 2006, décision qui est annoncée le 3 mai. Il est déçu des moyens dont il dispose et préfère mettre le cap sur Toulouse, qui le courtise assidûment depuis plusieurs semaines malgré une dernière offre pour tenter de le garder.

Avec 158 matches à la tête de l’ASSE, Elie Baup est le sixième entraîneur à avoir réussi le plus de matches avec les Verts. Son passage dans le Forez n’a certes pas été aussi réussi que celui des Girondins de Bordeaux, mais son jeu plutôt offensif et la proximité qu’il a eu avec les joueurs lui ont permis d’obtenir des victoires qui ont parfois ravi les supporters même si les résultats ne se sont pas confirmés dans le temps. .

 
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