Les États-Unis ont dévoilé le projet Stargate, qui rassemble investisseurs et géants de la tech. Les partenaires promettent de mobiliser 500 milliards de dollars pour construire une infrastructure de pointe pour l’intelligence artificielle. Selon eux, cela servira, entre autres choses, à révolutionner la santé.
C’est un nom qui fera inévitablement sourciller les fans de science-fiction. Mais c’est surtout son montant absolument colossal qui frappera les esprits. Car le projet « Stargate », dévoilé aux Etats-Unis le 21 janvier, va mobiliser une somme colossale pour voir le jour : on parle en effet de 500 milliards de dollars.
Avec Stargate, il ne sera pas question d’aventure spatiale, contrairement à ce que peut laisser penser son nom, mais d’intelligence artificielle. Plus précisément, il s’agit de créer aux USA des infrastructures qui serviront à travailler sur des questions de pointe, notamment dans le domaine de la santé.
Le meilleur de la tech réuni autour d’OpenAI, créateur de ChatGPT
Au centre du jeu, on retrouve la jeune entreprise OpenAI, que l’on connaît surtout pour ses systèmes d’IA générative comme ChatGPT (texte), DALL-E (image) et Sora (vidéo). Mais face aux montants faramineux en cause, la toute petite startup fondée il y a dix ans ne sera pas seule. Elle a avec elle le meilleur de la technologie.
Ainsi, le communiqué d’OpenAI mentionne comme premiers bailleurs de fonds le conglomérat multinational japonais SoftBank, le fonds d’investissement soutenu par les Emirats Arabes Unis MGX, et OpenAI. Et côté partenaires technologiques, le britannique ARM et les américains Nvidia, Microsoft et Oracle sont cités.
Mais, à terme, d’autres sociétés pourraient rejoindre le projet Stargate. La porte n’est en tout cas pas fermée, le communiqué décrivant les alliés actuels sont décrits comme les premiers participants. Entre-temps, trois des patrons de ces entreprises étaient à la Maison Blanche, et ont ainsi obtenu le soutien politique de Donald Trump.
A Washington, Sam Altman (OpenAI), Larry Ellison (Oracle) et Masayoshi Son (SoftBank) se sont entretenus avec le 47e président des États-Unis et ont souligné les grandes ambitions de Stargate, mais aussi pour remercier leur hôte. Larry Ellison et Sam Altman ont notamment mis en avant des avancées médicales exceptionnelles.
La promesse des miracles médicaux
Larry Ellison a évoqué la possibilité pour l’IA de concevoir des vaccins individualisés à ARN messager (dont l’efficacité a pu être mesurée pendant la pandémie de covid-19, et dont l’importance a été saluée par un prix Nobel). pour lutter contre le cancer. Ceci, dit-il, en seulement 48 heures, grâce à des usines robotisées pour les fabriquer.
Sam Altman n’a rien dit d’autre. Selon lui, les maladies peuvent être guéries à un rythme sans précédent. Il a également cité les cancers et les maladies cardiaques. Et, au-delà du bénéfice pour la santé, l’intéressé a également évoqué les avantages que cela pourrait simplement avoir pour le système de santé, pour éviter certaines dépenses de santé.
Selon le communiqué d’OpenAI, la première vague consiste à mobiliser 100 milliards de dollars immédiatement et les 400 milliards restants sur les quatre prochaines années. Ces sommes serviront notamment à créer des installations dans tout le pays – des centres de traitement de données (data centres) pour faire fonctionner l’IA.
Un premier site est en construction au Texas. Les détails manquent à ce stade, que ce soit sur l’IA ou l’approvisionnement énergétique. Si Trump a donné le ton sur la place qu’il compte laisser à l’environnement (presque aucune), les entreprises liées à Stargate devront de toute façon être efficaces pour limiter la facture d’électricité.
Un défi également lancé à l’Europe pour rester dans la course
Bref, l’investissement monumental annoncé pour le projet Stargate, certes étalé sur plusieurs années, constitue un nouveau signal d’alarme pour l’Union européenne. Le Vieux Continent risque depuis plusieurs années de prendre du retard sur les États-Unis et la Chine, notamment sur des sujets technologiques de pointe, comme l’IA.
Cela a été souligné dans le rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, en septembre, lors de la présentation d’un rapport sur la compétitivité. Il a relevé des excès dans la régulation de la technologie et du numérique, qui entravent la capacité à innover. Il a également appelé à des investissements massifs. 800 milliards d’euros par exemple.
Mais peut-être qu’un début viendra, si l’on en croit le discours d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à Davos. ” De l’IA aux technologies propres, des technologies quantiques à l’espace […] – la course est lancée. », a-t-elle déclaré. Une feuille de route doit être présentée fin janvier pour avoir un plan de vol pour les cinq prochains.