Saint-Christol est une histoire ancienne mais son caractère exemplaire doit faire date. La Ville de Pézenas (Hérault) n’attend que l’arrêté d’autorisation environnementale pour lancer l’aménagement (30 M€) de cette ZAC, désignée il y a trente ans zone d’extension urbaine, maintes fois remaniée et déclarée d’utilité publique le 26 novembre 2024. .
« La commune précédente possédait des terrains acquis par l’EPF d’Occitanie. Ne pouvant honorer sa dette foncière, elle a créé une Semop (SEM à opération unique), avec pour actionnaire majoritaire et concessionnaire, la CIM, filiale d’Action Logement rachetée depuis par la FDI », relate le maire Armand Rivière. L’équipe élue en 2020 a souhaité transformer cet héritage encombrant en un atout. « Quitte à consommer 24 hectares, nous avons réfléchi à comment le faire intelligemment pour renforcer la centralité de Pézenas – une force et une charge nécessaire pour attirer les habitants – et pousser le curseur écologique. » Afin de « sécuriser l’opération et asseoir son intérêt public », l’étalement de la dette (5 millions d’euros) a été négocié tandis que la Caisse des Dépôts a pris une participation de 32 % dans la Semop, la Ville et FDI en gardant chacune 34 %.
Par ailleurs, la révision du plan local d’urbanisme a confirmé celle du projet. Les logements, dont le nombre est passé de 750 à 584, s’étendront de la villa très sociale à la villa privée en passant par des primo-accédants et une résidence indépendante. Des services et des commerces viendront compléter l’offre du centre-ville. Le thermoludisme et un réseau de chaleur et de froid sont également à l’étude.
Artificialisation réduite. L’architecte Jean-Pierre Rayssac a pris en compte les contraintes du site et les études déjà réalisées pour concevoir « un morceau de ville à la campagne conservant l’esprit des lieux, avec un espace public riche et élargi générateur de mixité intergénérationnelle et de bien-vivre ». . » Parc à usage récréatif et sportif, jardins partagés, espace pédagogique écologique et liaisons douces occuperont ainsi 53 % de la surface totale. Seuls 43 % seront artificialisés.
-Un cahier des charges opposable aux promoteurs et aux habitants des terrains privés impose aux bâtiments collectifs des façades et toitures végétalisées, la récupération des eaux pluviales ou encore l’énergie solaire. « Sous la séquence ERC [éviter, réduire, compenser NDLR]37 ha ont été réservés sur un domaine agricole à 1,8 km. A cela s’ajoute la lettre A pour l’accompagnement, via un plan de gestion », explique Franck Reiff, directeur général adjoint de la Semop Saint-Christol.
Pendant au moins quinze ans, un écologiste veillera à l’application des recommandations environnementales dans la ZAC, comme l’intégration de nichoirs. « Il y aura également 17 255 m³ de bassins de rétention aménagés », complète Frédéric Balsegur du bureau d’études Gaxieu. Le quartier a ainsi été conçu autour du vert, du bleu, du marron (sols) mais aussi du noir (pollution lumineuse). « Pour l’éclairage public, le cabinet Naturalia préconise une lumière rouge bénéfique à la faune nocturne et au sommeil humain. »