le président de la Conférence des évêques de France veut comprendre « comment il a pu échapper à la vigilance de tant de personnes »

« Dès les années 1957-70 », on trouve des traces, dans les archives, que l’Église a tenté de « limiter » les actions de l’abbé Pierre. Après 1970, « on ne sait plus rien », s’interroge Éric de Moulins-Beaufort.

“Je ne recherche pas spécifiquement des coupables”plus « il faut essayer de comprendre comment [l’abbé Pierre] a pu échapper à la vigilance de tant de personnes »souligne mercredi 22 janvier « ici Champagne-Ardenne » le président de la Conférence des évêques de France, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort. L’icône de la défense des plus démunis est aujourd’hui accusée de multiples violences sexuelles, plus de 15 ans après sa mort.

Selon lui, «Il y a des choses qui méritent qu’une enquête sérieuse soit menée. Nous, Eglise de France, dès le mois de septembre, nous avons ouvert les archives et les archives montrent que, des années 1957 à 1970, nous avons essayé de suivre l’abbé Pierre et de limiter son action”, continue-t-il. Après les années 1970, « Nous ne savons plus rien. Il faut donc essayer de comprendre pourquoi tout s’est arrêté d’un coup et comment il a pu échapper à la vigilance de tant de personnes autour de lui.

Au total, l’abbé Pierre est visé par 33 accusations de violences sexuelles. Ils ont été révélés par trois reportages différents, réalisés par le cabinet Egaé, mandaté par le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements du prêtre.