La menace économique de Donald Trump est un argument clair contre l’idée de « se séparer du Canada », soutient le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay.
«Si certains avaient besoin d’un argument clair pour ne pas se séparer du Canada, c’était la menace économique de Donald Trump», a-t-il déclaré mardi à l’entrée du caucus présession de son parti à Orford. Matin. « Nous faisons partie d’un marché économique de 40 millions [de personnes]Canada. Le Québec est un leader au sein de la fédération canadienne. »
« Comment Paul St-Pierre Plamondon pourrait-il justifier la séparation du Québec du Canada ? Parce qu’à 9 millions, on serait plus fort qu’à 40 millions ? » a lancé M. Tanguay. Leader dans les sondages, le Parti québécois (PQ), dirigé par Paul St-Pierre Plamondon, entend conquérir le pouvoir en 2026 et tenir un référendum sur l’indépendance d’ici 2030.
Selon le chef péquiste, son adversaire libéral utilise un argument fallacieux en suggérant que le Québec indépendant disparaîtrait face aux États-Unis. “M. L’argument de Tanguay pour dire qu’on ne peut pas être 9 millions et représenter nos intérêts, [qu’]il doit y en avoir 40 millions… Dans cette logique, il doit y en avoir 400 millions et tous soient américains», a-t-il rétorqué en après-midi depuis Terrebonne, où se tient le caucus d’hiver du PQ.
« Que nous soyons le Canada ou le Québec, constatons que, face aux États-Unis et face – quand même – à un président un peu imprévisible, c’est une position qui est similaire », a-t-il ajouté, faisant notamment référence aux conclusions de son budget de la première année, déposé en octobre 2023.
« Évidemment, s’il y avait une récession suite à des mesures économiques, cela aurait un impact sur les finances d’un Québec indépendant. Mais cela aurait aussi un impact sur les finances du Québec au Canada», a-t-il souligné. « Quand on compare ces scénarios, […] Le Québec indépendant a tous les moyens, tant au niveau de la dette qu’au niveau de la capacité de payer. »
Lors d’un point de presse en début d’année, le chef péquiste soutenait que le moment actuel était « le meilleur moment » pour que la population s’intéresse à la question nationale, « parce qu’il ne peut être plus brillant que ce régime [fédéral] Cela ne défend pas bien nos intérêts.» « Le Canada connaît actuellement des dysfonctionnements à bien des égards », a-t-il déclaré. «Je pense que ce n’est pas trop ambitieux de prétendre vouloir faire un peu mieux que Justin Trudeau sur la scène internationale. Nous sommes capables de le faire. »
-X et le PLQ
Par ailleurs, interrogé sur la possibilité pour son parti de cesser d’utiliser la plateforme X en raison du rôle joué par son patron, Elon Musk, au sein du gouvernement Trump, le chef par intérim du PLQ a affirmé que ce n’était pas son intention.
« C’est important quand on veut communiquer avec la population, il faut passer par les canaux [où elle est présente] », a répondu Marc Tanguay, tout en soulignant que le PLQ fournit également des entrevues et des communiqués aux médias traditionnels. « Tout le monde est là-dessus aussi. C’est donc un outil qui aide la démocratie. »
Comme François Legault et plusieurs autres hommes politiques québécois, Marc Tanguay utilise régulièrement X pour parler au public depuis plusieurs années. Certains messages sont parfois partagés exclusivement sur X.
Lorsqu’on lui a demandé ce qui lui serait nécessaire pour utiliser une autre plateforme, l’homme politique a répondu sans détour : « Un forum qui peut nous rendre aussi efficaces dans la communication avec vous et avec la population. »
Avec François Carabin