pour que la honte change de camp » ?

« EIl m’a laissé là-bas», raconte Zoé en revenant sur les lieux de son agression. “Ou…, ils m’ont laissé là”, poursuit la jeune femme qui témoigne ouvertement dans le documentaire Soumission chimique : pour que la honte change de camp*, qui sera diffusé ce soir à 21h10 sur 2 et sur france.tv.

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Cette médecin généraliste de 33 ans n’avait que 15 ans lorsque, le soir de la Fête de la , elle a probablement été droguée et violée par un ou plusieurs hommes. « Combien y en avait-il ? » Qui était-ce ? Qu’est-ce qu’ils m’ont fait ? Je ne saurai jamais tout ça», déplore-t-elle devant la caméra de Linda Bendali.

Son seul souvenir est ce lieu : une pente du jardin botanique de Niort, cet arbre contre lequel reposait son corps nu couvert de brindilles, comme sortant d’un profond sommeil. “Pendant longtemps, je me suis dit qu’il valait mieux que je ne me souvienne pas”, confesse celle qui ne disait rien à l’époque, ne pensant qu’à une chose en rentrant chez elle : laisser sur ses cuisses les bleus qui étaient là. en frottant, sous la douche, « encore et encore »… A LIRE AUSSI ENQUÊTE. La soumission chimique, un fléau invisible “Dans un cas sur deux, il existe une amnésie qui peut être totale ou partielle”, nous expliquait Leïla Chaouachi, docteur en pharmacie au Centre d’addictologie de Paris (AP-HP), dans un entretien publié sur Lepoint.fr en septembre, à l’AFP. début du soi-disant procès pour viol de Mazan. C’est en effet à travers cette affaire hors du commun – une femme droguée pendant dix ans par son mari et livrée inconsciente à des dizaines de violeurs – que ce fléau invisible et difficilement quantifiable, faute de plaintes, a été révélé au grand public. Si les victimes sont de tous âges (de 9 mois à 90 ans), tous genres confondus, la majorité reste des femmes (82 %).

Dans ce documentaire choral qui se veut d’utilité publique, c’est Caroline Darian qui fait le lien entre les six victimes qui ont accepté de témoigner. La fille de Gisèle Pelicot revient sur sa dramatique histoire familiale – elle-même est persuadée d’avoir été droguée par son père – et sur ce procès historique. Devenue lanceuse d’alerte avec son association #MendorsPas, elle a fait de la lutte contre la soumission chimique le combat de sa vie.

Une descente aux enfers racontée devant la caméra

Andrea Rawlins-Gaston, productrice et co-scénariste du film, admet : « Pendant longtemps, je n’ai pas compris que la soumission chimique était un modus operandi à part entière. » Il y a deux ans, lors de sa première rencontre avec Caroline Darian, elle faisait le lien entre tous ces faits divers où les mots « drogue » et « viol » se mêlaient discrètement. Elle se rend alors compte que « ce mode de prédation est aussi ancien que fréquent ».

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Ce sont quatre femmes, un homme et une jeune fille, victimes de soumission chimique, qui racontent avec courage cette descente aux enfers devant la caméra. « Un sentiment de dépossession », « ce vide », « un véritable abîme », l’impression d’être un « spectateur de la scène », des vertiges, le corps qui vous « lâche »… Puis les marques – bleus, blessures… – qui révèlent les premiers doutes. Des flashs, parfois. Mais rarement des preuves.

« Heureusement pour nous, nous avons ces vingt mille vidéos et photos dans le dossier de ma mère ! Car sans cela, il n’y avait pas de preuve tangible et matérielle », souligne Caroline Darian.

A LIRE AUSSI Procès pour viol de Mazan : « J’ai beaucoup de chance d’être debout, j’aurais pu y rester » Des traces de somnifère ont été retrouvées dans les cheveux de Céline, 46 ans, violée par son patron de l’époque. Dans ceux de Lilwenn, âgée de 15 ans, droguée et maltraitée depuis trois ans par son père également.

Mais personne n’avait informé Léa de la possibilité de réaliser d’autres analyses que celles réalisées via l’urine et le sang (où les substances disparaissent au bout de cinq jours). Celui qui, à 20 ans, a accepté un verre de militaires un soir dans une discothèque, dénonce aujourd’hui deux viols. Deux ans après les faits, elle attend toujours l’inculpation de ses agresseurs présumés.


À découvrir

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Kangourou du jour

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D’où l’importance de former le personnel de santé, souligne Zoé, victime et elle-même médecin.

* Documentaire de 90 minutes, écrit par Linda Bendali et Andrea Rawlins-Gaston. Réalisateur : Linda Bendali. Capa de production (Newen Studios).

 
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