Il s’agit d’un enjeu emblématique dans la lutte contre la désindustrialisation : le 20 mars 2024, Valdunes, dernier fabricant français de roues ferroviaires, a été “sauvé”selon les mots du ministre de l’Industrie de l’époque, Roland Lescure. Le tribunal de commerce de Lille a validé sa reprise par un groupe landais, Europlasma. Dix mois plus tard, comment se portent les deux sites de l’entreprise dans le Nord, à Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger ? Difficile à dire, tant les réponses des multiples interlocuteurs contactés par Le monde restent floues. Mais en quelques mois seulement, le projet prend un virage radical vers l’industrie de l’armement.
Quand, en novembre 2023, Valdunes, abandonnée par son actionnaire chinois, est placée en redressement judiciaire, le ministère, la région Hauts-de-France, les collectivités territoriales, la CGT ou encore l’Elysée se mobilisent pour trouver un repreneur. .
Un seul est candidat : Europlasma, spécialiste du traitement et de la valorisation des déchets dangereux, qui a échappé de peu à la liquidation en 2019. Son dernier résultat net connu à l’époque était un déficit de 15,9 millions d’euros en 2022. Le groupe a déjà repris plusieurs chantiers en difficulté, dont, en 2021, Les Forges de Tarbes, seul fabricant français de corps creux de 155 millimètres pour obus de canon César. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, les commandes affluent, mais le site est vétuste et Europlasma tarde à y investir.
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Valdunes manque également d’investissements. Un rapport du cabinet Grant Thornton soulignait, avant sa reprise, « la obsolescence des machines, notamment sur sa partie forge » à Leffrinckoucke et estime qu’il faudrait jusqu’à 57,7 millions d’euros pour mettre aux normes l’outil de production.
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