L’ombre de Trump plane sur Davos

L’ombre de Trump plane sur Davos
L’ombre de Trump plane sur Davos

Enceinte

L’ombre de Trump plane sur Davos

Les élites économiques et politiques mondiales avaient les yeux rivés sur l’investiture du président américain. On attend d’en savoir plus jeudi sur ses intentions, lors de son intervention en visioconférence.

Publié aujourd’hui à 16h54

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“L’éléphant est bien dans la pièce.” Comme chaque hiver à la même époque, le Centre des Congrès de Davos regorge de personnalités du monde politique, économique et académique désireuses de nouer des contacts. Mais presque tous pensent à quelqu’un qui est absent. Plus encore qu’en 2024, où son éventuel retour à la Maison Blanche avait hanté de nombreuses conversations à Davos, Donald Trump est dans tous les esprits cette année lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) en Suisse.

« Tout le monde est fasciné, certains sont terrifiés, d’autres amusés en pensant que ce sera excitant. Mais la plupart sont incertains”, confie à l’AFP Graham Allison, professeur à l’université américaine Harvard Kennedy, assis au comptoir attenant à la salle de conférence, et qui affirme assister au forum “depuis quarante ans”.

Ni l’Européenne Ursula van der Leyen ni la Chinoise Ding Xuexiang n’ont mentionné son nom lors de leurs discours d’ouverture mardi. Mais dès lundi soir, l’investiture du 47e chef d’Etat américain a éclipsé le début de la réunion de Davos. De nombreux écrans étaient tournés vers la cérémonie de Washington, avec des retransmissions jusque dans les réceptions qui animent traditionnellement les soirées de la station pendant la semaine du WEF. L’une d’elles a été organisée tout près du centre de conférence par le journal américain Washington Post, propriété du milliardaire Jeff Bezos – lui-même présent aux côtés de Donald Trump à Washington, avec d’autres milliardaires comme Elon Musk, Mark Zuckerberg et le Français Bernard Arnault.

L’inauguration était aussi sur les écrans de téléphone des journalistes, plus intéressés par les premières annonces sensationnelles de Trump, notamment sur les taxes douanières, que par le programme officiel, à l’image de cette journaliste canadienne et de son collègue mexicain dans la navette. retour à l’hôtel.

Incertitude

De tous les sentiments qui planent sur l’édition 2025 de Davos, un peu particulière cette année avant une intervention jeudi du nouveau président américain par visioconférence, c’est l’incertitude qui domine.

“Il faut d’abord voir s’il va faire ce qu’il a annoncé”, recadre mardi près de la salle de conférence une chef d’entreprise suisse du secteur de la construction, qui préfère ne pas donner son nom, rappelant le caractère “imprévisible” de Trump. “Aujourd’hui l’Amérique est prête à tout pour réussir”, poursuit-elle, disant attendre jeudi et l’intervention du président par visioconférence devant ce parterre de chefs d’entreprise et de responsables politiques pour se faire une idée plus précise.

Elle est rapidement interrompue par une connaissance qui coupe court à la conversation : « Je suis extrêmement optimiste, très heureux et euphorique pour le monde après l’investiture de Trump », déclare celui qui cache son insigne de peur d’être identifié et refuse d’en dire plus, tandis que disant en partant : « Nous avons de l’espoir. »

Cet échange reflète un certain malaise dans le monde économique, entre admiration pour un président milliardaire qui a lui-même passé sa vie à faire des affaires et qui a participé à deux reprises lors de son premier mandat au forum de Davos, et inquiétude face à ses réflexes protectionnistes, contraires aux valeurs. de la mondialisation prônée à Davos depuis des décennies.

L’imprévisibilité domine aussi largement pour le monde académique et les premières annonces faites par Trump lundi avec la sortie de l’accord de Paris sur le climat et de l’Organisation mondiale de la santé. « Tout cela affectera notre travail et la vie des gens », a déclaré Jemilah Mahmood, directrice exécutive du Sunway Center for Global Health en Malaisie.

Malgré l’actualité brûlante outre-Atlantique, Trump « ne domine pas tout le paysage » du forum, assure-t-elle cependant. « Suis-je optimiste ? Pas vraiment. Suis-je pessimiste ? Oui un peu », conclut-elle, rappelant que « Trump sera au pouvoir pendant quatre ans, et les défis que nous traversons dureront plus de quatre ans ».

AFP

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