être étudiant à la Goutte d’Or

Critique
Documentaire d’Hélène Milano (France, 1h47). En salles le 22 janvier ★★★☆☆

Pour aller plus loin

L’adolescence est par excellence le sujet d’Hélène Milano, réalisatrice de « Roses noires » (sur un groupe de jeunes filles) et « Charbons ardents » (sur des garçons au lycée professionnel). Cette fois, elle filme des élèves de troisième, dans un collège de la Goutte d’Or, un quartier défavorisé, à l’heure des choix de carrière, cette injonction du système scolaire non sans violence puisqu’elle peut déjà déterminer leur existence.

Pas de voix off, juste leur quotidien (présentations malhabiles, risques de décrochage), leurs fragilités (ce sont encore des gamins qui réalisent parfois qu’ils ont perdu leur temps), la cruauté du déterminisme social (rêves de journalisme troqués contre une banque BTS) mais aussi l’engagement des enseignants. Dans ce beau film sérieux, Hélène Milano réussit avant tout à offrir à chacun un « moment » devant la caméra, un visage et un corps. Ces corps contraints en classe qui s’épanouissent ici lors de la formidable chorégraphie de deux jeunes.