Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organisme qu’il avait auparavant vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de COVID. -19.
• Lisez également : TikTok : Trump reporte de 75 jours l’application de la loi d’interdiction
• Lisez également : Trump reconsidère la suppression de Cuba de la liste noire des pays soutenant le terrorisme
• Lisez également : Trump promet de reprendre le canal de Panama
« L’OMS nous a fraudés », a accusé le républicain au moment de signer ce décret, quelques heures seulement après son investiture, justifiant ce retrait par l’écart des contributions financières américaines et chinoises.
Dans ce texte, il exhorte les agences fédérales à « suspendre tout transfert futur de fonds, soutien ou ressources du gouvernement des États-Unis vers l’OMS », et il leur ordonne d’« identifier des partenaires américains et internationaux crédibles » capables « d’assumer des activités auparavant ». entreprise par l’OMS ».
Les États-Unis sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève. Selon l’OMS, ils contribuent à son financement via une contribution indexée sur leur PIB, mais aussi via des contributions volontaires.
Leur départ de l’Organisation devrait déclencher une restructuration importante de l’institution et pourrait nuire aux efforts mondiaux de santé publique, notamment en matière de surveillance et de contrôle des épidémies.
En particulier, l’OMS joue un rôle central de coordination lors des urgences sanitaires mondiales.
-Risque de pandémie
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà tenté de faire sortir le pays de cette Organisation, qu’il accusait d’être « contrôlée par la Chine ».
Son successeur Joe Biden a toutefois annulé ce retrait avant son entrée en vigueur, l’ONU prévoyant un délai d’un an entre l’annonce et la sortie effective.
« La décision de partir [l’OMS] affaiblit l’influence de l’Amérique, augmente le risque d’une pandémie mortelle et nous rend tous plus vulnérables », a critiqué Tom Frieden, ancien haut responsable de la santé sous l’administration de Barack Obama, sur X.
En se retirant de l’Organisation, les États-Unis perdront un accès privilégié à d’importantes données de surveillance des épidémies, ont prévenu plusieurs experts, ce qui pourrait nuire aux capacités de surveillance et de prévention des menaces sanitaires provenant de l’étranger.
Les agences sanitaires américaines et les sociétés pharmaceutiques dépendent également de l’OMS « pour obtenir les données nécessaires au développement de vaccins et de thérapies », note Lawrence Gostin, professeur de droit de la santé publique à l’université de Georgetown.
« Au lieu d’être les premiers à recevoir les vaccins, nous serons en queue de file. Le retrait de l’OMS inflige une blessure profonde à la sécurité des États-Unis et à notre avantage compétitif en termes d’innovation”, a-t-il regretté sur X.
Ce retrait est d’autant plus inquiétant qu’il intervient au moment où la forte circulation du virus de la grippe aviaire aux Etats-Unis renforce les craintes d’une prochaine pandémie.
Le pays a enregistré début janvier son premier décès humain lié au virus H5N1.