Après les tentatives de disqualification des opposants au régime algérien et au gouvernement français, on aurait pu penser que la classe politique française, et notamment la gauche, dénoncerait avec force les arrestations arbitraires et fustigerait un pouvoir en grande difficulté. Mais entre ceux qui craignent d’offenser les Français d’origine algérienne en critiquant le régime Tebboune, et ceux qui ne voient en eux qu’une cinquième colonne subversive, les démocrates sont bien seuls, estime Eve Szeftel, directrice de la rédaction de « Marianne ».
« Manich Radi » (« Je ne suis pas satisfait »). C’est un hashtag qui, depuis plusieurs mois, cristallise les protestations contre la chute du niveau de vie et l’injustice en Algérie. Une exaspération face à des causes sociales autant que politiques qui n’est pas sans rappeler le « Hirak », ce vent de liberté qui a soufflé sur l’Algérie en 2019 et conduit à la démission du président Bouteflika.
A ce mouvement, le régime du président Tebboune, 79 ans, réélu en septembre avec 84% des voix, a répondu par toujours plus de répression et un subterfuge bien connu des Algériens : la désignation d’un ennemi extérieur, en l’occurrence le « Macronito ». -La France sioniste », nouvel avatar de la conspiration judéo-maçonnique. Simultanément, un réseau d’influenceurs algériens basés en France lance des appels à assassiner les opposants au régime, à tuer des Juifs et à commettre des attentats sur le sol français.
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