Au Salon de l’auto de Montréal, les Québécois réexaminent leur décision d’acheter une voiture électrique

Au Salon de l’auto de Montréal, les Québécois réexaminent leur décision d’acheter une voiture électrique
Au Salon de l’auto de Montréal, les Québécois réexaminent leur décision d’acheter une voiture électrique

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De nombreux Québécois remettent en question leur choix d’acheter une voiture électrique depuis la fin des subventions d’Ottawa la semaine dernière et l’abandon progressif du programme Roulez vert au Québec. Une situation déplorée par les constructeurs et les concessionnaires, qui prévoient une baisse importante des ventes de véhicules électriques dans le pays.

« Acheter une voiture électrique sans subvention, c’est bien réfléchir financièrement. Surtout pour une famille de quatre personnes comme nous, alors que toutes les autres dépenses ne cessent d’augmenter. Alors on y réfléchit, on regarde, on hésite, on réfléchit», confie Estelle Hermans, rencontrée lors de la première journée du Salon de l’auto de Montréal, au Palais des congrès, vendredi.

M.moi Hermans et son associé, Thierry Hotte, regardaient avec envie les différents modèles 100% électriques de la marque suédoise Polestar, qui expose au salon pour la première fois cette année. Le couple envisage depuis quelques temps de se débarrasser de ses deux voitures à essence et de les remplacer par un seul véhicule électrique. Une solution plus économique à long terme et surtout plus environnementale, explique-t-il.

«Moins intéressant»

La récente décision d’Ottawa de mettre fin à son Programme incitatif pour les véhicules zéro émission (iVZE) ​​— les fonds alloués ayant été épuisés avant même la date limite du 31 mars 2025 — a toutefois ébranlé leur décision. « La volonté est là, mais sans subvention, c’est vraiment moins intéressant. Nous n’avons pas d’autre choix que de regarder aussi les voitures à essence », explique le père en montrant les modèles Polestar dont le prix varie entre 55 000 et 93 000 dollars.

Introduit en 2019, le programme fédéral permettait aux consommateurs d’obtenir jusqu’à 5 000 $ d’aide à l’achat d’un véhicule électrique. Il était notamment combinable avec le programme Roulez vert du gouvernement provincial, suspendu à partir du 1est Février au 31 mars, également victime de son succès.

Pour un véhicule entièrement électrique, Québec offrait auparavant une subvention de 7 000 $. Ce montant est tombé à 4 000 $ le 1erest en janvier dernier. Il sera encore réduit de moitié l’année prochaine, avant de disparaître en 2027.

Que ce soit chez Polestar, Chevrolet, Mitsubishi ou encore Hyundai, la question des subventions semblait être sur toutes les lèvres des visiteurs intéressés par les voitures électriques ou hybrides.

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« Nous sentons vraiment que c’est une préoccupation. Pour certains, cela se traduit par de l’empressement. Ils veulent acheter rapidement pour au moins bénéficier de l’aide de Québec avant le programme [Roulez vert] être en pause le 1er février», note Dominic Dubois, mandaté pour gérer le stand Mitsubishi au Salon de l’auto de Montréal.

Pierre Lalonde craint même que la subvention du gouvernement provincial ne revienne pas le 31 mars. « Ma conjointe et moi aimerions réduire nos frais d’essence et d’entretien puisque nous utiliserons moins la voiture lorsqu’elle prendra aussi sa retraite, bientôt. L’électrique nous a semblé un bon choix, mais cela coûte vraiment cher si on ne peut plus compter sur les incitations gouvernementales », déplore le retraité. M. Lalonde garde néanmoins espoir que les fabricants baisseront leurs prix dans les prochains mois, à défaut de quoi il se tournera vers le marché des utilisateurs.

Pour ne pas décourager les clients, certains constructeurs ont réagi rapidement après l’annonce d’Ottawa en offrant – pour une période limitée – un rabais de 5 000 $ sur leurs modèles électriques, soit le même montant offert il y a à peine une semaine par le gouvernement fédéral. C’est notamment le cas de Volkswagen et Hyundai Canada, dont l’offre est à gagner d’ici le 31 janvier.

Vers une baisse des ventes de véhicules électriques

De l’avis d’un représentant de la marque sud-coréenne rencontré lors du salon, ce n’est pourtant qu’une question de temps avant que les ventes de véhicules électriques ne commencent à décliner dans le pays.

Le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, Sam Yue Chi, partage son opinion. Comme la différence de prix entre un véhicule neuf à essence et un véhicule électrique neuf est d’environ 15 000 $, il doute que les Québécois choisissent encore la « solution verte » sans l’attrait des subventions gouvernementales.

« Il suffit de regarder l’Allemagne, qui a également mis fin à son programme d’incitation l’année dernière. L’impact a été immédiat. Les concessionnaires ont quasiment arrêté de vendre des voitures électriques du jour au lendemain», affirme-t-il, craignant de voir le phénomène se répéter ici.

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