« Mais ici, à Auderghem, ça va bienassure Zarrella, le chef cuisinier. Je travaille chez Lunch Garden depuis 11 ans. J’ai travaillé à Jumet, Couillet et Waterloo avant d’atterrir à Auderghem. Il y avait du monde partout. Ici, c’est encore meilleur que dans d’autres restaurants, mais l’annonce de vendredi soir a été un coup dur. Nous n’avons rien vu venir et nous ne comprenons pas la situation. Nous avons de nouveau ouvert ce week-end et ce lundi, mais comme nous ne sommes plus livrés, nous n’aurons plus de stock pour ouvrir dans les prochains jours. On attend les annonces, en essayant de ne pas trop réfléchir à la situation car elle est dramatique pour tout le staff. Nous espérons que la reprise aura lieu au plus vite et que nous pourrons rouvrir car nous savons que notre restaurant se porte bien.
Lunch Garden dépose le bilan : voici les restaurants qui vont fermer, les syndicats sont « en colère » et mis « devant le fait accompli »
Selon le journal litièrel’avenir du restaurant d’Auderghem est pourtant menacé. Les restaurants de Froyennes, Inno rue Neuve, Messancy, St Denis Westrem, St Kruis Brugge et Wilrijk devraient fermer. Du côté des franchisés, ceux de Waterloo, Auderghem, Evere, Inno Meer, Flémalle, Libramont, Berchem-Sainte-Agathe, Gand, Hasselt et Hannut vont également mettre la clé sous la porte. L’avenir des restaurants d’Arlon et d’Ederghem est encore aujourd’hui incertain.
A Evere, l’ambiance est tout aussi triste. Les chaises sont sur les tables et le restaurant a gardé ses portes fermées. Il ne devrait donc pas les rouvrir.
-Depuis 2021, le fonds britannique ICG est devenu l’actionnaire principal de Lunch Garden. Pour tenter de remettre les choses sur les rails après la période difficile du Covid, l’ICG a injecté 13,5 millions d’euros en 2023 et 5 millions d’euros en 2024. Mais face aux pertes liées à la crise sanitaire, à l’augmentation des coûts de fabrication de l’énergie, à l’indexation des salaires et des loyers (Lunch Garden loue ses locaux) et de la hausse des prix alimentaires, Lunch Garden n’a pas réussi à se remettre à flot, poursuit le quotidien économique.
Aucun repreneur ne s’était manifesté malgré une réorganisation judiciaire privée l’année dernière. “Il aura donc fallu se tourner vers la faillite silencieuse pour qu’un candidat sorte enfin du bois..» Environ 260 emplois devraient être sauvegardés. La direction a déclaré ce lundi matin être consciente de l’impact de cette décision. “Nous sommes conscients que c’est un choc énorme pour nos collaborateurs. Tout d’abord, nous tenons à souligner que cette décision concerne principalement nos salariés et leurs familles. Il s’agit d’une décision particulièrement difficile à prendre, mais c’est le seul moyen de construire un avenir durable et de conserver autant d’emplois que possible », a déclaré Stephan Brouwers, PDG de Lunch Garden.
Au cours des deux dernières années, Lunch Garden a enregistré une évolution positive de son chiffre d’affaires et de son résultat opérationnel, grâce à une nouvelle vision stratégique et aux efforts de tous les collaborateurs. Mais cette évolution positive s’est avérée insuffisante pour soutenir les investissements nécessaires. Lunch Garden restait donc dépendant des injections financières de l’actionnaire ICG, mais ce modèle n’était plus viable. C’est donc en s’affranchissant de ses dettes historiques et en misant sur un réseau de restaurants plus restreint et la fermeture d’entités non rentables que Lunch Garden entend prendre un nouveau départ.
