La production d’AEM Canada a débuté à Cap-Chat

L’entreprise Advanced Energy Minerals Canada, appelée AEM, a commencé au printemps dernier à produire de l’alumine de haute pureté à son usine de Cap-Chat, mais le défi d’une production à grande échelle n’est pas encore relevé. Il manque à cela le four spécialisé, attendu dans les prochains mois.

L’entreprise a investi un peu plus de 27 millions de dollars et l’objectif est d’augmenter la fabrication d’alumine de haute pureté.

Développement économique Canada a versé il y a quelques jours un prêt remboursable de 2 millions de dollars pour ce projet.

Le directeur de l’usine de Haute-Gaspésie, Louis-Philippe Bernier, précise que la production atteint actuellement environ une tonne par semaine.

Nous avons actuellement des investissements en cours pour nous amener à une capacité maximale de 9 tonnes par jour.

Une citation de Louis-Philippe Bernier, directeur de l’usine AEM Canada à Cap-Chat

L’alumine de haute pureté est utilisée par exemple dans la fabrication d’écrans de smartphones ou encore d’ampoules LED. Il est vendu principalement en Asie, en Europe et en Amérique du Nord.

Photo: - / Jean-François Deschênes

Le directeur assure que tous les problèmes de l’ancien propriétaire appartiennent au passé.

Orbit Technologies n’a jamais réussi à atteindre la qualité d’alumine visée. Elle a dû se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Les investisseurs ont perdu beaucoup d’argent.

C’est AEM Canada qui a racheté les actifs et les brevets de l’entreprise il y a cinq ans.

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Ce bâtiment de 240 mètres de long est construit uniquement pour accueillir le four spécialisé qui servira à atteindre l’objectif de neuf tonnes d’alumine par jour.

Photo: - / Jean-François Deschênes

Selon Louis-Philippe Bernier, les problèmes du four de calcination, qui n’a pas livré la marchandise, ont été réglés.

Un autre, beaucoup plus grand, devrait être livré cet hiver. Un bâtiment de 240 mètres de long est en construction à côté de l’usine, rien que pour l’accueillir.

Il s’agit d’un four de grande envergure qui pourra produire en continu, donc réaliser des calcinations en continu sans jamais s’arrêter. Il s’agit alors d’un four entièrement automatiséexplique le réalisateur.

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Le directeur de l’usine AEM Canada de Cap-Chat, Louis-Philippe Bernier

Photo: - / Jean-François Deschênes

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Blocs d’énergie

Pour atteindre les objectifs de production, l’électricité est également nécessaire.

M. Bernier indique qu’une demande a été faite à Hydro-Québec pour avoir accès aux précieux blocs d’énergie. Il ajoute que les besoins énergétiques seront à terme compris entre 7 et 10 mégawatts d’électricité.

Nous sommes une usine neutre en carbone, l’approvisionnement en électricité est donc essentiel pour nos clients. Actuellement, nous disposons de la capacité nécessaire à court terme pour atteindre nos objectifs.

Une citation de Louis-Philippe Bernier, directeur de l’usine AEM Canada à Cap-Chat
Un employé d'AEM Canada manipule les échantillons.

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Ce chimiste effectue régulièrement des tests de qualité à l’usine de Cap-Chat.

Photo: - / Jean-François Deschênes

Le directeur estime qu’il aura besoin de ces mégawatts d’ici deux à trois ans. Si l’entreprise publique ne peut pas fournir l’énergie, M. Bernier précise qu’un plan B est à l’étude.

Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Energie a précisé par mail qu’il ne commente aucun dossier.

De manière générale, il souligne que les projets nécessitant plus de 5 MW doivent obtenir l’autorisation du ministre des Ressources naturelles.

Les projets sont évalués selon des critères tels que les capacités techniques de raccordement et l’impact sur le réseau électrique québécois, l’impact sur l’économie et le développement régional, l’impact environnemental et social ainsi que la cohérence avec les orientations gouvernementales.

Soutien de la MRC

De son côté, le préfet Guy Bernatchez dit être déjà en discussions avec Québec. On nous dit de diversifier notre économie. C’est ce que nous avons fait au cours des dernières années, des dernières décennies, avec le récréotourisme, l’énergie éolienne, entre autres, donc l’arrivée d’une usine de traitement d’alumine de haute pureté en Haute-Gaspésie, ça devient vraiment une fierté pour nous.

Nous croyons qu’il sera extrêmement important pour Hydro-Québec de trouver des solutions pour AEM afin qu’elles puissent réellement se déployer à la hauteur de leurs ambitions.

Une citation de Guy Bernatchez, prefect of the MRC of La Haute-Gaspésie
L'entrée de l'usine d'alumine de haute pureté du Groupe AEM Canada.

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Une soixantaine d’employés travaillent pour l’usine de Cap-Chat. Une trentaine d’autres sont dans les bureaux de Montréal.

Photo: - / Jean-François Deschênes

Tarifs du travail et tarifs douaniers

L’entreprise prévoit embaucher une trentaine d’employés au cours de la prochaine année, en plus des 90 actuellement employés dans les installations de la Haute-Gaspésie et de Montréal.

La menace du président américain Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les importations canadiennes n’inquiète pas le directeur gaspésien. Il souligne que ses principaux clients se trouvent en Asie et en Europe, et dans une moindre mesure en Amérique du Nord.

À l’époque, Orbit Technologies prévoyait transformer l’argile alumineuse du gisement Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine. Ce projet est à oublier. AEM Canada prévoit s’approvisionner en matières premières ailleurs au Québec.

 
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