«Bienvenue chez vous», a déclaré son successeur et futur prédécesseur Joe Biden, en l’accueillant pour une visite de courtoisie, aux connotations plus privées que politiques. Le 45e (2017-2021) et bientôt 47e président des États-Unis a gravi les marches menant à l’entrée principale de la Maison Blanche, dans le froid glacial d’une matinée ensoleillée de janvier.
Jill et Joe Biden reçoivent Donald et Melania Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier 2025 – Jim WATSON – Washington (AFP)
Donald Trump, accompagné de son épouse Melania, dont le visage était en partie caché par un chapeau, a été accueilli par Joe et Jill Biden, tous deux souriants. Peu avant, la vice-présidente sortante Kamala Harris et son mari Doug Emhoff avaient reçu au même endroit le futur vice-président JD Vance et son épouse Usha Vance.
“C’est la démocratie en action”, a déclaré la candidate malheureuse du Parti démocrate aux journalistes qui lui demandaient ce qu’elle ressentait. Le milliardaire républicain, élu le 5 novembre au terme d’une campagne marquée par deux tentatives d’assassinat et une condamnation pénale historique, a commencé sa journée en assistant à un office religieux.
Elon Musk sous la rotonde du Capitole de Washington, juste avant la cérémonie d’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2025 – Chip Somodevilla – Washington (AFP)
Démocratie. A ses côtés, confirmant leur ralliement spectaculaire au nouveau pouvoir, les patrons des géants de la tech : Mark Zuckerberg (Meta), Jeff Bezos (Amazon), Tim Cook (Apple). Et bien sûr Elon Musk (X, SpaceX, Tesla), allié omniprésent de Donald Trump.
Le républicain prendra pleine possession de la Maison Blanche dans l’après-midi, après être devenu président de la première puissance mondiale à midi précis, heure de Washington (17h00 GMT). Il sera également, à 78 ans, le plus vieux chef d’État américain jamais investi.
Il jurera de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans tentaient d’empêcher le Congrès de certifier la victoire de son rival démocrate. La cérémonie se déroule habituellement à l’extérieur, mais le protocole a été chamboulé en raison des températures glaciales.
Décrets. Faute d’un grand rassemblement sur le Mall, l’esplanade historique du centre de Washington, des milliers de partisans de Donald Trump ont attendu des heures pour accéder à une immense salle où doit comparaître leur champion dans l’après-midi. “Il aime l’Amérique et c’est l’homme parfait pour ce poste”, s’est réjoui Alexx Rouse, 32 ans, originaire du Texas.
-Dès lundi, le Républicain a annoncé une avalanche de décrets, notamment pour endiguer ce qu’il qualifie d'”invasion” de sans-papiers. Donald Trump pourrait également annoncer la grâce des assaillants du Capitole condamnés après le 6 janvier 2021 et lever les mesures de protection de l’environnement.
“Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain”, a-t-il assuré dimanche lors d’un ultime meeting. Tout au long de sa campagne, Donald Trump a promis de se « venger » de ses adversaires politiques.
Vengeance. Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d’accorder des grâces préventives à une série de « serviteurs de l’État » risquant, selon lui, des « poursuites judiciaires injustifiées ». Parmi eux, l’ancien chef d’état-major des forces armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le docteur Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que des parlementaires qui ont enquêté sur l’assaut. au Capitole.
Joe Biden a invoqué des « circonstances exceptionnelles » dans son communiqué, alors même qu’il s’engage à donner à la transition avec son ennemi juré toutes les apparences de normalité. Il assistera à la prestation de serment, avant de s’envoler plus tard pour la Californie.
Enragé par une défaite qu’il n’a jamais reconnue, le Républicain n’avait pas eu la même considération il y a quatre ans. En 2017, le premier discours d’investiture de l’ancien promoteur immobilier et animateur de télévision, dans lequel il promettait de mettre fin au « carnage » provoqué par les idées progressistes, avait stupéfié le monde. Selon le Wall Street Journal, son discours de lundi sera moins sombre. Il devrait prôner une « révolution du bon sens » et promettre une « ère de réussite ».
Aurélia FIN
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