jusqu’où ira son pouvoir d’influence ?

Les leçons du passé suggèrent cependant que rien n’est écrit, en raison de l’imprévisibilité politique. John D. Rockefeller, qui avait fait de la Standard Oil un vaste monopole, avait soutenu William McKinley, un président qu’il pensait avoir dans sa poche. McKinley fut assassiné en 1901 et son remplaçant fut Theodore Roosevelt, un homme que Standard Oil avait imprudemment recommandé comme vice-président. Une fois installé à la Maison Blanche, Roosevelt fut l’architecte du démantèlement du monopole de Rockefeller. Première leçon : les vice-présidents, y compris JD Vance, la doublure de Donald Trump, peuvent être plus dangereux qu’il n’y paraît.

Autre leçon historique : Henry Ford. Comme Elon Musk, il a réinventé l’industrie automobile, était très populaire et tenait des discours haineux contre les politiques de gauche. De nombreux présidents aimaient ses voitures, mais il finit par devenir exaspéré. Woodrow Wilson l’a expulsé de la Maison Blanche en 1915 après avoir proposé de négocier pour mettre fin à la Première Guerre mondiale.

A la tête de Ford dans les années 1970, Lee Iacocca renoue avec la Maison Blanche. Il a persuadé Richard Nixon de protéger l’industrie automobile contre les attaques de Ralph Nader en matière de sécurité et a obtenu des garanties de prêt pour Chrysler auprès de Jimmy Carter. Puis il s’est brouillé avec Ronald Reagan, qui a facilité l’importation de voitures étrangères.

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Aux États-Unis, les patrons qui restent à l’écart du pouvoir finissent souvent par le regretter. Comme Rockefeller, Bill Gates a d’abord ignoré le procès antimonopole contre Microsoft, qu’il a finalement perdu. Il avait alors conseillé au jeune Mark Zuckerberg (Facebook) de ne pas s’aliéner Washington. Il lui dit : « Trouvez un bureau là-bas, tout de suite. » Dans tous les cas, vous devez être courtois et prévenant. Tim Cook (Apple), autrefois proche de Barack Obama, s’est occupé de Donald Trump dès le début de sa campagne, et ce dernier s’en est réjoui : « C’est un grand leader, car il m’appelle et les autres ne le font pas. »

Elon Musk est plus instinctif que Tim Cook, mais il est possédé, comme tout le monde, par un sentiment de puissance. Il est sans doute convaincu qu’il tirera les ficelles de la Maison Blanche. Il faut qu’il se méfie : l’histoire montre que ce n’est jamais aussi simple.

 
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