le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur avec près de trois heures de retard – Libération

Cette mise en œuvre, à la veille du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, de l’accord conclu mercredi fait naître l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, Israël s’étant toutefois déjà réservé le droit de reprendre les armes. Aux termes de l’accord, les armes devaient se taire à 7h30 (à Paris), mais invoquant le retard du Hamas à identifier le premier groupe d’otages à libérer ce jour-là, Israël a mené dimanche de nouvelles frappes à Gaza qui ont fait huit morts selon la Défense Civile locale.

Le Hamas a alors annoncé avoir publié les noms des trois femmes israéliennes libérées dans la journée, et le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a immédiatement annoncé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 10h15 (à Paris). Le Hamas a justifié son retard par « des complications sur le terrain et des bombardements continus ».

Tôt le matin, de nombreux Palestiniens de Gaza sont descendus dans les rues pour applaudir la trêve, semblant ignorer le retard, certains déplacés étant déjà sur le point de rentrer chez eux. « Nous avons passé la nuit à rassembler nos affaires et étions sur le chemin du retour lorsque nous avons entendu le bruit des bombardements »a témoigné avant le début effectif de la trêve Mohammad Baraka, une personne déplacée au sud de Gaza.

Les termes de l’accord

Réalisé mercredi par les médiateurs – Qatar, Etats-Unis, Egypte – sous une forte pression internationale, l’accord vise à terme, selon Doha, à conduire à la “fin définitive” de la guerre, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Mais Benjamin Netanyahu a prévenu samedi qu’il s’agissait « un cessez-le-feu provisoire » et que son pays se maintenait « le droit de reprendre la guerre si nécessaire et avec le soutien des États-Unis ». Hostile à l’accord de trêve, le parti du ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (extrême droite) a annoncé qu’il quittait la coalition de M. Netanyahu, dont le gouvernement conserve pourtant encore une courte majorité au Parlement.

Aux termes de l’accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase étalée sur six semaines. En échange, Israël doit libérer 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère israélien de la Justice, l’Égypte rapportant pour sa part « plus de 1 890 » dont certains seront libérés au cours de la première phase. Trois points de réception pour les otages israéliens ont été installés à la frontière sud d’Israël avec Gaza, aux points de passage de Kerem Shalom et d’Eretz et à celui près du kibboutz Reim, a indiqué un responsable militaire. Les captifs seront pris en charge par des médecins.

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Deux otages franco-israéliens libérés

Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages qui pourraient être libérés, selon Paris. Ils ont été kidnappés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, libérés lors d’une première trêve d’une semaine en novembre 2023. “Quand ils traverseront la frontière (de Gaza) et retrouveront leurs familles, alors peut-être pourrons-nous à nouveau respirer”, Shahar Mor Zahiro, neveu d’un otage décédé, a déclaré samedi soir à l’AFP.

Israël a désigné dimanche 95 détenus palestiniens à libérer, en majorité des femmes et des mineurs, arrêtés pour la plupart après le 7 octobre. Leur libération interviendra après 15 heures à Paris, selon les autorités. Parmi les prisonniers qui devraient être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable des attaques anti-israéliennes et ancien chef local de la branche armée du Fatah, arrêté et incarcéré en 2019.

600 camions humanitaires par jour

Selon le président américain Joe Biden, la première phase de l’accord comprend également un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire menacé de famine selon l’ONU. Les autorités égyptiennes ont précisé que l’accord prévoyait “l’entrée de 600 camions humanitaires par jour”dont 50 camions-citernes. Lors de la première phase, seront négociées les modalités de la seconde, qui doivent permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.

L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a fait 1.210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne. Au moins 46.899 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans l’offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU. Considérablement affaibli, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est cependant encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif fixé par Benjamin Netanyahu, selon les experts.

 
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