Le futur secrétaire au Trésor promet un « nouvel âge d’or économique »

Le programme économique du président élu américain Donald Trump devrait contribuer à lancer un “nouvel âge d’or économique” aux Etats-Unis, a déclaré jeudi son candidat au poste de secrétaire au Trésor, Scott Bessent, lors de son audition devant le Sénat.

“Je crois que le président Trump a une opportunité unique dans une génération d’inaugurer un nouvel âge d’or économique qui créera des emplois, de la richesse et de la prospérité pour tous les Américains”, a déclaré M. Bessent lors de son audition devant la commission sénatoriale des affaires financières.

« Nous pouvons inaugurer une nouvelle ère de prospérité plus équilibrée qui profitera à tous les Américains et reconstruira les familles et les communautés partout dans le monde », a-t-il déclaré.

Le candidat républicain, vainqueur de l’élection présidentielle le 5 novembre, envisage notamment de pérenniser les baisses d’impôts votées lors de son premier mandat, qui expirent en 2027, et même de les renforcer.

Une nécessité, a souligné M. Bessent, qui a présenté comme une « calamité économique » un éventuel non-renouvellement de ces baisses d’impôts. « Nous devons rendre ces réductions permanentes », a-t-il insisté.

“Vous envisagez de donner de l’argent aux mêmes personnes, aux plus riches, il n’y a pas de retombées”, a au contraire dénoncé le sénateur démocrate Michael Bennet.

Il prévoit également d’imposer des droits de douane de 10 à 20 % sur tous les produits entrant aux États-Unis, et même de 60 à 100 % sur les produits en provenance de Chine.

Un coût qui ne sera pas répercuté sur les consommateurs américains ni sur les petites entreprises, a assuré M. Bessent, reprenant l’idée que les baisses d’impôts sur les produits américains les rendront plus compétitifs et que la hausse des droits de douane sera in fine indolore.

Ces dernières semaines, M. Trump a également annoncé sa volonté d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Mexique et du Canada, tous deux parties à l’accord Canada-États-Unis-Mexique. (AEUMC), négocié et signé lors de son premier mandat.

« Problème de dépenses »

Un autre objectif est de réduire les dépenses fédérales, alors que le déficit public devrait dépasser 7% du PIB cette année. Le président élu a déjà exprimé sa volonté de revenir aux aides aux énergies renouvelables ainsi qu’à certaines dispositions prévues dans l’Inflation Reduction Act (IRA), le grand plan vert du président sortant Joe Biden.

«Le gouvernement fédéral a un gros problème de dépenses», a ajouté M. Bessent lors de son discours introductif lors de son audition. “Nous devons travailler à remettre de l’ordre dans nos affaires et adapter les dépenses internes de l’État, qui ont augmenté de plus de 40% au cours des quatre dernières années.”

“Nous n’avons pas de problème de recettes fiscales aux Etats-Unis, nous avons un problème de dépenses”, a-t-il déclaré.

Par ailleurs, interrogé sur la dernière série de sanctions contre le secteur pétrolier et gazier russe par le gouvernement américain sortant, M. Bessent a regretté le timing qu’il juge tardif, assurant qu’il était prêt à aller plus loin.

« Si cela est confirmé et si le président Trump le demande, si cela fait partie de sa stratégie visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, je suis tout à fait prêt à renforcer les sanctions, notamment contre le secteur pétrolier russe, jusqu’aux niveaux nécessaires pour amener la Russie à la table des négociations. », a insisté Scott Bessent.

Nommé au poste de secrétaire au Trésor fin novembre, M. Bessent dispose d’une image de nature à rassurer les marchés, qui le connaissent particulièrement bien comme gestionnaire d’actifs via sa société d’investissement, Key Square Capital Management.

Il a également assuré vouloir respecter l’indépendance de la Réserve fédérale, jugeant qu’elle doit être « indépendante lorsqu’il s’agit de déterminer la politique monétaire » et ajoutant que les éléments publiés dans la presse exprimant la volonté de Donald Trump d’avoir son mot à dire les propos étaient « très inexacts ».

Spécialiste du marché des changes et de la dette, il est considéré par les analystes comme étant armé pour affronter le mur de dettes auquel est confronté le gouvernement fédéral.

Lui-même ardent défenseur du libre-échange, il a assuré que Donald Trump l’était aussi, malgré sa volonté de réintroduire des droits de douane sur tous les produits entrant aux Etats-Unis.

Pour M. Bessent, les effets inflationnistes des droits de douane pourraient être nuls, surtout s’ils sont mis en place progressivement.