Les discussions se sont poursuivies dans la nuit de mercredi à jeudi à Doha pour finaliser les derniers détails de l’accord de prise d’otages, alors que le Hamas tente d’obtenir des concessions supplémentaires. Le bureau du Premier ministre Netanyahu a signalé d’autres complications : « Le Premier ministre a tenu une conférence téléphonique avec l’équipe de négociation à Doha, qui a rendu compte des tentatives de dernière minute du Hamas pour revenir sur les accords du 27 mai. .»
Selon le bureau du Premier ministre, « contrairement à une clause explicite accordant à Israël un veto sur la libération des principaux terroristes symboliques, le Hamas exige de dicter l’identité de ces prisonniers ». Netanyahu a demandé à ses négociateurs « de s’en tenir aux accords conclus et de rejeter catégoriquement les tentatives de chantage du Hamas ».
Malgré ces tensions, l’accord semble en bonne voie d’être signé aujourd’hui, le Qatar et les États-Unis ayant déjà officiellement annoncé sa conclusion. Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir dans l’après-midi, en présence des chefs du Shin Bet et du Mossad qui présenteront les détails du système à leur retour de Doha.
Une réunion du gouvernement suivra immédiatement pour le vote final de l’accord. Même si les ministres Smotrich et Ben Gvir s’y opposent, l’approbation est attendue à une large majorité. La liste des prisonniers qui seront libérés sera ensuite publiée sur le site Internet du ministère de la Justice, avec un délai de 48 heures pour d’éventuels recours devant la Cour suprême.
L’accord prévoit la libération échelonnée des otages : d’abord trois femmes dimanche, puis quatre autres le septième jour. Viennent ensuite les personnes de plus de 50 ans et les blessés, dont Yarden Bibas. Les restes des otages décédés seront restitués en dernier. En échange, Israël libérera 290 prisonniers condamnés à perpétuité et 1 687 autres détenus, dont un millier arrêtés depuis le 7 octobre.
Sur le terrain, des réunions ont eu lieu entre des responsables israéliens et la Croix-Rouge pour organiser le transfert des otages. Tsahal poursuit ses opérations aériennes et terrestres à Gaza jusqu’à l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, prévue dimanche à 12h15. Les préparatifs se poursuivent également pour la libération des prisonniers palestiniens, une opération complexe puisque certains seront transférés en Judée-Samarie, d’autres à Gaza et le reste à l’étranger.
Durant les 42 premiers jours du cessez-le-feu, Israël maintiendra une zone tampon de 700 mètres à l’intérieur de Gaza et conservera le contrôle des axes Philadelphie et Netzarim, tout en procédant à un retrait progressif des autres zones. Les Palestiniens pourront retourner dans le nord de Gaza, mais sans armes. L’accord prévoit également une augmentation significative de l’aide humanitaire, qui atteindra environ 600 camions par jour. Une entreprise américaine sera chargée d’inspecter les véhicules traversant l’axe Netzarim.
Les négociations pour la deuxième phase, qui devraient inclure la libération des soldats otages et conduire à un cessez-le-feu permanent, débuteront avant le 16e jour de la première phase. Une troisième phase concernera le retour des dépouilles et la reconstruction de Gaza sous la supervision de l’Egypte, du Qatar et de l’ONU.
L’armée israélienne entamera un retrait progressif pendant la trêve, tout en maintenant une présence dans la « zone tampon » autour de la bande de Gaza pour protéger les communautés frontalières.