Un discours d’adieu assez sombre, bien loin de l’optimisme affiché par le président sortant ces quatre dernières années. Dans un discours de moins de vingt minutes, prononcé mercredi aux heures de grande écoute derrière le Bureau Ovale, Joe Biden a exprimé son inquiétude de voir l’Amérique tomber aux mains d’une « oligarchie », ciblant Donald Trump et les multimilliardaires technologiques désormais derrière lui.
“Je veux alerter le pays sur certaines choses qui m’inquiètent beaucoup”, a déclaré le démocrate de 82 ans, cinq jours avant de céder le pouvoir à son plus grand rival, le président élu républicain. « Il s’agit de la dangereuse concentration du pouvoir entre les mains d’un très petit nombre de personnes ultra-riches » et des « conséquences dangereuses si leur pouvoir n’est pas contrôlé », a-t-il déclaré. “Une oligarchie se dessine en Amérique” et elle “menace concrètement toute notre démocratie, nos droits et libertés fondamentaux”, a poursuivi Joe Biden, dans une allusion évidente à Donald Trump, milliardaire, ainsi qu’aux très riches patrons de la tech, d’abord et avant tout. avant tout Elon Musk.
Il évoque l’émergence d’un « complexe techno-industriel » d’une immense puissance, faisant écho au discours d’adieu de l’ancien président Dwight Eisenhower, qui avait mis en garde en 1961 contre la montée du « complexe militaire ». -industriel”.
Le patron de Tesla, SpaceX et de l’américain NBC.
Ces “trois personnes ont aujourd’hui plus de richesses que la moitié la plus pauvre de la société américaine”, s’est insurgé mardi Bernie Sanders, figure de la gauche aux Etats-Unis.
“Les Américains sont ensevelis sous une avalanche de désinformation qui permet des abus de pouvoir”, a encore déploré Joe Biden, appelant les réseaux sociaux à être “responsables” et à mettre en place des “garanties” sur l’intelligence artificielle.
La “concentration des richesses et du pouvoir (…) porte atteinte au sentiment d’unité et de bien commun”, a déclaré le 46e président des Etats-Unis, entouré des membres de sa famille.
Il s’est également alarmé des « forces puissantes » qui voudraient « éliminer les mesures que nous avons prises pour faire face à la crise climatique ». » Ces avertissements très forts relèguent au second plan, dans son discours, la volonté de défendre son bilan, notamment le lancement de gigantesques plans d’investissement et le rétablissement des grandes alliances internationales des Etats-Unis. En conclusion de son discours, au soir de cinquante ans de vie politique, Joe Biden a déclaré à ses compatriotes : « C’est à votre tour de monter la garde. »
Lorsqu’il rendra le 20 janvier à son rival républicain les clés de la Maison Blanche, qu’il lui avait enlevées au prix d’un dur combat il y a quatre ans, le démocrate de 82 ans connaîtra une immense humiliation. En 2019, Joe Biden assurait que Donald Trump « resterait dans l’histoire comme une aberration passagère ».