“C’était inévitable” pour les habitués de cette rue jugée “dangereuse”

Par

Brian Le Goff

Publié le

15 janvier 2025 à 20h15

L’émotion est forte et le les réactions se multiplient après l’accident entre un bus et un vélo, mardi 14 janvier, rue de Châteaugiron à Rennes. Au lendemain du cponctuellement, On apprend que le cycliste percuté, âgé d’une cinquantaine d’années, est décédé des suites de ses blessures. Parmi les nombreux cyclistes empruntant cet axe, où les travaux du futur tronçon du réseau vélo express sont en cours de finalisation de l’autre côté de la route, le la colère domineparce que tout le monde a remarqué dangerosité de l’aménagement temporaire. L’association Rayons d’Actionqui a été consulté sur cette évolution, a également reçu des informations ces derniers mois et jours sur les difficultés rencontrées par les usagers de cette rue qui relie le centre-ville à Chantepie.

« Jamais été serein »

Claire habite juste à côté de la station-service Avia, près du lieu de l’accident, depuis près de trois ans, elle fait du vélo tous les jours et affirme ne l’avoir jamais fait jamais été serein

: « Les voitures vont très vite. »

Même à l’époque de la piste cyclable, je n’étais pas rassurée. Là, il y a eu des travaux sur la piste cyclable séparée de la route, mais c’est pire pour le moment. Lorsqu’on vient du centre-ville et qu’on arrive à l’intersection avec le boulevard Paul-Hutin-Desgrées, le chantier n’est pas terminé.

Claire Habitant et cyclistes de la rue de Châteaugiron
La nouvelle piste cyclable est presque terminée tout le long de la rue de Châteaugiron. Sauf aux carrefours à feux tricolores obligeant les cyclistes à utiliser des aménagements provisoires, théâtre d’un accident mortel mardi 14 janvier. (©Laurène Fertin / news Rennes)

Ainsi, la jeune maman doit quitter la piste cyclable en amont en empruntant une légère descente et reprendre l’ancienne piste cyclable qui est aussi la voie des bus,en face de la nouvelle boulangerie Ange, non sans prendre quelques risques. « Typiquement, ce matin, j’allais m’engager et il y a une voiture qui déboule dans la voie de bus pour trouver une place de parking sur l’accotement. Elle marcha ainsi plusieurs dizaines de mètres avant d’en trouver un. En sens inverse, le carrefour étant impraticable, vous vous retrouvez sur la voie réservée aux bus et nous devons traverser la rue en plein milieu . »

Cet habitué pointe ainsi la dangerosité de l’axe : « Je ne comptez le nombre de fois où les automobilistes vous klaxonnent, vous frappent, vous frôlent parce que, pour eux, vous n’êtes pas obligé d’y aller. De même, en venant de Chantepie pour vous diriger vers le Carrefour Market de La Poterie, vous n’avez d’autre choix que de vous retrouver en plein milieu des voitures au carrefour des feux tricolores. »

« Sur la même piste que les voitures et ça me rassure »

Manon,

un autre cycliste habitué du secteur, confirme la situation vécue par le premier : « C’est extrêmement dangereux de traverser en pleine rue. »

Alors, je ne traverse pas, je continue tout droit vers le centre ville sur la même voie que les voitures et ça me rassure davantage. Nous sommes en file indienne sur quelques mètres, mais c’est moins dangereux. Au moins, les automobilistes nous voient.

Manon Cycliste régulier dans le secteur de la rue de Châteaugiron
Les travaux de la nouvelle piste cyclable entre Rennes et Chantepie se poursuivent aux carrefours de feux, rue de Châteaugiron, à Rennes. (©Laurène Fertin / news Rennes)

“Nous sommes obligé de poser le pied à terre si on veut traverser, explique Laura, travailleuse du vélo.

Dans cette rue, je préfère m’en tenir aux voitures garées sur le côté, même si ailleurs je ne le fais pas au cas où quelqu’un ouvrirait sa porte. Mais, ici, je préfère ça plutôt que de risquer de me faire écraser car les deux voies réservées aux voitures se réduisent en une seule et il y a aussi des bus qui sont sur la même voie que nous. »

Les gens se disent : « C’est embêtant pour le vélo » de vouloir traverser. Mais en fait, nous souhaitons simplement rejoindre la piste cyclable.

Laure Travailleur cycliste

Cet autre cycliste régulier pour aller travailler a également observé l’incohérence de l’aménagement mis en place en attendant l’achèvement du chantier REV entre Rennes et Chantepie. « Quand j’ai vu le design de la chose, je me suis dit : ‘Un de ces quatre, il y aura un accident’, c’était inévitable. »

« La mise en page n’est pas bonne du tout »

Ce cycliste indique alors anticiper la traverséeen se plaçant sur la voie de gauche, mais cela lui impose encore de faire comprendre son intention aux véhicules qui le suivent, ce qui n’est pas toujours facile. « Les voitures roulent à 50, 60 km/h ou plus et ne vérifient pas non plus leurs angles morts. Il y en a plein facteurs qui font qu’il faut anticiper à chaque fois . »

Les pistes cyclables auraient dû rester en place jusqu’à ce que tout soit terminé. Là, la mise en page n’est pas bonne du tout. Il aurait pu s’agir d’une mère avec son enfant. Ensuite, les autocars et les bus, il faut le dire, circulent ici aussi très rapidement. Il y a un manque de compréhension de la circulation entre les usagers de la route sur cette partie.

Lion

Une signalétique insuffisante ?

Arnaud, lui, s’est fait au moins « cinq frayeurs »depuis le début des travaux du réseau vélo express. « Pour rejoindre la nouvelle piste cyclable, idéale pour les cyclistes, vous ne pouvez pas y accéder autrement . Sauf qu’on va assez vite quand on descend vers le centre ville et le manque de signalisation ne nous permet pas de comprendre comment traverser correctement, alors il semble qu’il faille retourner sur le trottoir pour traverser et cela est normalement interdit, donc on n’y va pas. Mais maintenant, je vais me forcer à le faire. »

Le même côté voiture, il n’y a aucun signe ce qui permet aux automobilistes de concentrer leur attention sur la priorité des piétons et des cyclistes. « De toute façon, tant que les travaux de la nouvelle piste cyclable ne seront pas terminés, ce sera dangereux », conclut-il.

L’accident mortel a eu lieu un peu plus haut, au-dessus de la station-service Avia. (© Laurène Fertin / news Rennes)

“Ici, les gens se croient à Paris”

Ce mercredi 15 janvier au matin, le employés responsables des travauxpoursuivre la réalisation des travaux de la piste cyclable au carrefour entre la rue de Châteaugiron et le boulevard Paul-Hutin-Desgrées. Eux aussi constatent la cohabitation difficile des usagers de la route : « Ici, les gens se croient à Paris, ils sont bruyants sur la route. Parfois ce sont les vélos qui nous dérangent car ils empruntent des chemins non accessibles, mais globalement les vélos, les piétons font attention . »

« La semaine dernière, un adhérent a contacté le service BreizhGo »

Rémi Salembier, de Rayons d’action,L’association qui représente les intérêts des usagers du vélo et des piétons, précise avoir été consultée il y a deux ans sur ces travaux. « Nous avons donné notre avis. Depuis, nous avons eu des retours d’utilisateurs qui ont identifié ce secteur comme trop dangereux

notamment face au trafic des autocars et des bus. »

La semaine dernière, nous avons eu un membre qui a contacté le service BreizhGo pour nous dire qu’il avait été dépassé par un bus à vitesse excessive et dangereuse. Il y a peu de considération pour les cyclistes.

Rémi Salembier Membre de Rayons d’action

” Le le problème concerne le jalonnementau passage piéton. Le mieux est d’assurer la sécurité en rétrécissant les voies. Mais ce n’est pas le cas. A partir du moment où on pose une barrière, il faut prévoir une déviation. En général, nous y parvenons très bien pour les véhicules motorisés, moins pour les autres usagers. Nous demandons qu’il soit sécurisé. Nous voulons qu’il y ait prise en compte globale de la continuité des cheminements lors des travaux. »

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