Cette attaque a déclenché en réponse une offensive israélienne qui a réduit en ruines une grande partie du territoire et provoqué une crise humanitaire majeure.
Le cessez-le-feu met fin au cauchemar de ses 2,4 millions d’habitants, dont la plupart ont fui leurs foyers pour tenter d’échapper aux combats et aux bombardements.
L’accord âprement négocié par les médiateurs internationaux, Qatar, États-Unis et Egypte, et conclu quelques jours avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, prévoit un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
“Un accord de cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages ont été conclus suite à la rencontre du Premier ministre qatari (Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani), avec les négociateurs du Hamas et, séparément, avec les négociateurs israéliens, dans son bureau”, a annoncé une source. proche des débats.
Dans un premier temps, 33 otages devraient être libérés en échange d’un millier de Palestiniens détenus par Israël, selon deux sources proches des négociations. Les otages seraient libérés « par groupes, en commençant par les enfants et les femmes ».
La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, « des soldats et des hommes en âge de servir », ainsi que la restitution des corps des otages morts, selon le Times of Israel.
Un responsable israélien a toutefois averti mardi qu’Israël « ne quitterait pas Gaza tant que tous les otages ne seraient pas revenus, vivants et morts ».
« Prêt à reconstruire »
À mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, prétendant cibler les combattants du Hamas.
Mercredi, 27 personnes ont encore été tuées, selon les services d’urgence, notamment à Deir el-Balah, au centre du territoire, et dans la ville de Gaza, au nord, où une frappe a touché une école abritant des déplacés.
A Deir el-Balah, Nadia Madi, une personne déplacée, a prié pour qu’« une trêve soit déclarée ».
“Je suis prête à reconstruire ma vie au milieu des décombres”, a assuré cette femme qui a fui son domicile comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire assiégé, et n’a plus revu sa famille “depuis plus d’un an”.
Une seule trêve d’une semaine a été observée fin novembre 2023 et les négociations menées depuis se sont heurtées à l’intransigeance des deux camps.
Mais les discussions se sont intensifiées à l’approche du retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, principal allié d’Israël, le 20 janvier, dans un contexte de pression internationale accrue sur les différentes parties.
Donald Trump a récemment promis « l’enfer » à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour.
Sur 251 personnes kidnappées le 7 octobre 2023, 94 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.
L’attaque du Hamas a fait 1.210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Au moins 46.707 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par les Nations Unies.
Selon l’armée, 408 soldats ont été tués au combat.
L’avenir en suspens
Déjà minée avant la guerre par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza est sortie de la guerre plongée dans le chaos.
Les Nations Unies ont estimé que la reconstruction du territoire, dont plus de la moitié a été détruite, prendrait jusqu’à 15 ans et coûterait plus de 50 milliards d’euros.
Les infrastructures, notamment le réseau de distribution d’eau, ont été fortement endommagées.
La famine, le froid et le désespoir entourent les installations de fortune où se réfugient en masse la population. La plupart des enfants ne sont plus scolarisés depuis plus d’un an. Seule une poignée d’hôpitaux fonctionnent encore partiellement.
S’il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique du territoire où le Hamas, désormais très affaibli, a pris le pouvoir en 2007, chassant l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
La guerre à Gaza a ravivé l’idée d’une solution à deux États, israélien et palestinien, pour résoudre le conflit israélo-palestinien, défendue par une grande partie de la communauté internationale mais à laquelle Israël s’oppose fermement.
Israël, qui avait promis de détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023, dit refuser un retrait total de son armée, et refuse que Gaza soit administrée à l’avenir par le Hamas ou l’Autorité palestinienne.
Les Palestiniens, de leur côté, affirment que l’avenir de Gaza leur appartient et qu’ils ne toléreront aucune ingérence étrangère.
Le secrétaire d’État américain sortant Antony Blinken a proposé mardi d’envoyer une force de sécurité internationale à Gaza et de placer le territoire sous la responsabilité de l’ONU.
Il a déclaré que l’Autorité palestinienne, qui dispose d’une autorité administrative partielle en Cisjordanie occupée, devrait reprendre le contrôle du territoire.