(Québec) Six Québécois ont quitté la capitale mercredi à bord de deux avions ravitailleurs du gouvernement. Ils combattront les incendies de forêt qui ravagent la Californie. Une manière d’aider le voisin américain, qui n’a pas hésité à envoyer des renforts au Québec lors des incendies de 2023.
« Nous sommes tous fiers de rendre service »
Ils s’appellent Éric Pelletier, Carl Villeneuve, Julien Flouquet, Pierre Boulanger, Karol Bouchard et François Lapierre. Mercredi, dans le ciel gris du Québec, ces pilotes, copilotes et techniciens ont décollé à bord de deux avions Canadair CL-215 en direction de la Californie.
« C’est sûr que c’est pour ça que je suis ici dans la Service Aérien, pour faire des missions comme ça, pour aider les communautés », a déclaré François Lapierre, technicien d’entretien d’avions pour la Service Aérien. gouvernement (SAG) depuis 14 ans. « Nous sommes tous fiers de rendre service. »
Après une nuit à Saint-Louis, dans le Missouri, mercredi, ils se dirigeront vers Boise, dans l’Idaho. C’est ici que le US Forest Service procédera à l’inspection mécanique des appareils. Puis samedi, si tout va bien, ils arriveront à Los Angeles où des incendies ont ravagé des quartiers entiers.
Des avions préparés en urgence
C’est le 10 janvier que le gouvernement du Québec acceptait d’envoyer ses deux avions-citernes en Californie. La demande d’aide est venue du gouvernement américain.
Les techniciens du SAG ont travaillé fort, dès le week-end dernier, pour préparer les deux Canadairs.
«Nous avons fait l’évaluation et décidé que nous étions capables d’aider la Californie, sans nuire à notre mission première qui est de lutter contre les incendies de forêt au Québec», indique Luc Dugas, directeur principal des opérations stratégiques. et de l’air à la SOPFEU.
Cela peut paraître simple d’envoyer des avions québécois en hiver, des mois avant la saison des incendies. Mais la saison froide est mise à profit pour entretenir et inspecter les avions en vue du printemps.
« En 2023, le Québec avait besoin des États-Unis, les États-Unis sont venus nous aider. Plus de 600 pompiers américains sont alors venus au Québec. Ils ont fait une différence, et nous espérons en faire une en Californie. »
« La fatigue se fait sentir »
Les deux équipages québécois rejoindront les deux autres déjà sur place en Californie, portant le total à quatre avions ravitailleurs en provenance du Québec.
«La fatigue se fait un peu sentir, surtout mentalement, pour ma part», admet Pascal Duclos, le pilote en chef du Service aérien du gouvernement du Québec, qui lutte depuis des jours contre les incendies en Californie.
Cela fait 30 ans que nous venons ici, nous nous attendons à ces situations, nous avons des équipes de secours pour compenser la fatigue. Mais il est certain que la charge de travail a été très lourde ces dernières semaines.
Pascal Duclos, pilote en chef du Service aérien du gouvernement du Québec
Les deux équipes québécoises déjà sur place l’étaient en vertu d’une entente avec le comté de Los Angeles, en vigueur depuis des années. Les deux équipages qui ont quitté le Québec mercredi le font en raison d’une demande d’urgence du gouvernement fédéral américain.
«C’est vraiment une tragédie ce qui s’est passé. Le premier jour, nous avons vu quelques maisons en feu. Le deuxième jour, tout un quartier était dévasté, en cendres, raconte Pascal Duclos. Je n’avais jamais rien vu de pareil auparavant. Des infrastructures, des écoles incendiées… C’est assez incroyable. »
La SOPFEU négocie avec d’autres États
Luc Dugas, de la SOPFEU, mentionne que « la lutte contre les incendies de forêt repose sur l’entraide ». Bref, les États ne peuvent pas disposer à tout moment des effectifs et des ressources nécessaires pour lutter contre des incendies extraordinaires.
« Nous avons une organisation de protection contre les incendies basée sur une charge de travail moyenne. Avec le changement climatique, la charge de travail augmente, dit-il. Et aussi les sommets que nous avons connus dans le passé sont de plus en plus grands. »
Le Québec et les États-Unis ont de telles ententes qui rendent les déploiements plus rapides et plus faciles. Ce n’est pas le cas de la France, du Portugal ou encore de l’Espagne, pays qui ont tous envoyé des pompiers au Québec en 2023. Luc Dugas a toutefois indiqué mercredi qu’il était en discussions avec ces États européens pour créer ces ententes.
«La SOPFEU est en contact pour obtenir d’autres aides mutuelles d’autres pays», a-t-il indiqué. Nous n’avons pas d’autre choix que de trouver d’autres moyens de nous aider. »