Mardi soir, vers 20h15, le satellite Poquito de l’Université du Luxembourg a décollé pour l’espace à bord d’une fusée Falcon 9 en provenance de Californie. Pour l’équipe de recherche composée de huit personnes du Centre interdisciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance (SnT), « il s’agit d’un moment très spécial », comme le rapporte le professeur Andreas Hein dans Les incontournables. Car un tel lancement n’arrive pas tous les jours. Les membres de l’équipe ont suivi l’événement ensemble lors d’une watch party via livestream.
“Tout s’est déroulé comme prévu, car la fusée est très fiable”, pouvait-on lire quelques minutes après le lancement réussi. Après 100 km, le satellite luxembourgeois était dans l’espace et le professeur était soulagé. “L’idée que notre satellite se trouvait à l’intérieur est déjà très particulière”, dit-il.
La mission de Poquito dans l’espace : tester et démontrer des technologies innovantes en conditions orbitales réelles avant leur utilisation commerciale. “C’est très important dans l’industrie spatiale, car l’espace est un environnement très hostile”, explique l’Allemand de 43 ans. Dans ce cas, il s’agit d’une communication optique, où les données sont transmises par la lumière plutôt que par des ondes radio, un peu comme le code Morse avec une lampe de poche. Les données télémétriques, qui fournissent des informations sur l’état de santé de Poquito, sont ainsi transmises.
La collaboration avec SpaceX est plutôt indirecte, car l’entreprise d’Elon Musk ne fait que servir de transporteur. “Nous travaillons avec une entreprise britannique, qui est chargée de mettre le satellite en orbite”, explique M. Hein. Poquito est dans un dispositif de déploiement, construit comme une poupée russe. « Notre satellite est hébergé dans un autre satellite, développé par une entreprise italienne », explique le chercheur.
Poquito est l’un des plus petits satellites au monde, d’où son nom, puisque Poquito signifie « un peu » ou « petit » en espagnol. «Nous avons dans l’équipe une doctorante mexicaine et elle a trouvé que le nom convenait bien à notre petit satellite», explique le professeur. Avec ses bords cubiques de seulement cinq centimètres de long et son poids inférieur à 250 g, Poquito appartient à la catégorie des PocketQubes et tient dans la main.
Malgré sa petite taille, le satellite revêt une grande importance pour le Luxembourg : il s’agit aussi de montrer au niveau international qu’un petit pays est capable de réaliser de grands projets. « Nous voulions créer quelque chose qui nous différencie des autres universités. Le développement rapide des satellites est un élément important de cette stratégie», explique M. Hein. Normalement, de tels projets prendraient des années, mais Poquito a été développé en un an environ.
Poquito ne marque pas la fin des ambitions spatiales du Grand-Duché : « À l’avenir, nous voulons nous concentrer sur la durabilité dans l’espace, en développant des technologies capables d’éviter, voire d’éliminer les débris spatiaux », explique le professeur. La formation des jeunes talents continuera également à jouer un rôle important.
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