Incendies à Los Angeles. Originaire de Caen, Guillaume a tout perdu : “c’était l’apocalypse”

« C’est plus dur qu’au début, on commence à s’en rendre compte petit à petit. » Guillaume Patard-Legendre tout perdu lors des incendies en Californie, début janvier 2025. Originaire de l’agglomération de Caen (Calvados), l’homme de 42 ans prend progressivement conscience de cauchemar que lui et sa famille vivent.

Ils ont ouvert leur boulangerie il y a 5 mois

Très jeune expatrié aux Etats-UnisGuillaume est arrivé l’été dernier à Los Angeles avec son épouse Darcy et leurs deux filles Léonie (3 ans) et Zoé (9 mois). S’installant juste à côté des parents de sa femme, au petite ville d’Altadenaau pied des montagnes, danszone métropolitaine de Los Angeles En août dernier, le couple a créé un laboratoire et ouvert la boulangerie « Pain Beurre » dans son garage. « Nous mettons toute notre énergie et nos économies dans ce projet. C’était tout nouveau, tout se passait bien, nous venions de passer les vacances de Noël”, raconte Guillaume, qui a rencontré Darcy à Rouen.

« La moitié de la ville d’Altadena est en cendres »

Dans la nuit du mardi 7 janvier au mercredi 8 janvier, tout a changé avec l’incendie d’Eaton. « Nous savions qu’il y avait un risque d’incendie de forêt dans cette région. Une tempête était annoncée ce soir-là. Il y avait des vents extrêmement violents, les autorités parlaient d’un équivalent d’ouragan. On voyait le feu au loin… ».

Pendant que les filles dorment, Guillaume et Darcy se relaient toute la nuit pour voir l’évolution de la situation et discuter régulièrement avec leurs voisins. « Tout le monde a décidé de partir petit à petit. J’ai parlé avec un policier vers 3 heures du matin qui nous a dit qu’il n’y avait pas d’ordre officiel d’évacuation, mais que cela allait avoir lieu. Nous sommes donc partis vers 3 heures du matin dans la famille, un peu plus loin, rien qu’en emportant quelques affaires et nos passeports. Nous pensions que nous allions revenir. »

C’est un jour plus tard que le couple et les deux filles ont finalement émigré à San Francisco avec la famille de Darcy.

On a tout perdu, tout est en ruine, c’était l’apocalypse. Ça brûlait partout. Nous avons vu des images et des photos de nos voisins, c’est incroyable. Il ne reste qu’une ou deux maisons debout dans notre quartier. La moitié de la ville d’Altadena est en cendres. La ville ne sera plus la même.

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“C’est brutal, mais nous sommes sains et saufs”

Quelques jours après le disparition de leur maisonle couple franco-américain prend conscience de la dureté des événements. « Au début, on était pressés, il y avait de l’adrénaline. Là, on se rend compte qu’on a tout perdu. On se demande ce qu’on va faire. Nous sommes face à une page blancheil faut tout réécrire, c’est compliqué à vivre», concède le natif de Caen.

C’est brutal, mais nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. Heureusement, nous sommes tous sains et saufs, c’est le principal. On ne s’en rend pas trop compte. L’équipement a disparu, je m’en fiche. Le plus dur c’est que toutes nos références et notre projet sont partis en fumée.

Une semaine plus tard, il se pose désormais la question : « Est-ce qu’on va se réinstaller à Los Angeles, est-ce qu’on va aller à San Francisco ou rentrer en France ? C’est un flou total. Il nous faudra quelques semaines pour faire ce choix et redonner de la stabilité à nos filles. »

Une cagnotte pour les aider

Depuis le drame, Guillaume et Darcy ont reçu de nombreux messages de soutien de leurs clients. Le frère de Darcy a également lancé une cagnotte de dons en ligne sur Gofundme pour les aider. En cinq jours, 438 personnes ont participé, permettant à la cagnotte d’atteindre plus de 54 600 $ recueillis ce mardi 14 janvier.

Cela me fait chaud au cœur. Nous sommes vraiment touchés par cela. Nous avons perdu notre maison et notre travail, nous y avions tout investi. Cette cagnotte de sommes importantes va nous permettre de reconstruire quelque chose.

Guillaume et Darcy prévoient de revenir voir leur maison dans quelques jours. « Il y en a encore quelques-uns vapeurs nocives pour les filles à Los Angeles, mais nous y retournons. » Avant de conclure : « Ôon va évidemment rebondir, mais cela prendra du temps. »

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