Le skipper normand aura bouclé son tour du monde à la voile en 64 jours 19 heures et 22 minutes et 49 secondes, battant le record des dix jours. Mais en 2021, bien qu’il ait franchi la ligne d’arrivée en premier, il n’a terminé que deuxième. Voici ce qu’il faut savoir sur le roi de la discipline.
Cette fois, c’est la bonne. Charlie Dalin, skipper du Macif du Havre, a remporté la 10e édition du Vendée Globe après avoir franchi la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne, après avoir bouclé le tour du monde en solitaire à bord de son Imoca en 64 jours 19 heures. et 22 minutes et 49 secondes.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, voici cinq choses à savoir sur ce skipper qui, avec son exploit, vient d’être propulsé sur le toit ou plutôt le grand mât de la voile.
La suite après cette annonce
Père de famille, diplômé en architecture navale
Charlie Dalin est né le 10 mai 1984 au Havre. C’est à l’âge de 6 ans qu’il découvre la voile, lors de vacances en Bretagne. La première fois qu’il est monté sur un optimiste, un petit bateau solitaire, il est tombé amoureux de la discipline. Une passion qu’il continue d’entretenir, grimpant de catégorie en catégorie, de bateau en bateau.
La suite après cette annonce
Mais à côté, il a étudié l’architecture navale à la célèbre école de Southampton, très prisée des étudiants de la même filière. En 2006, à l’âge de 22 ans, il obtient son diplôme. Quoi de mieux pour un skipper que de connaître à la perfection son navire et sa conception ? En 2021, il met sa formation à profit dans la construction de son bateau, sur lequel il fait le tour du monde.
Le skipper est également marié à Perrine et père d’un petit garçon de 6 ans et demi, Oscar. Il y a quelques semaines, il évoquait auprès de Paris Match la relation qu’il entretenait avec sa famille, même à l’autre bout de la terre, en 2021. « Avant de partir, j’ai pris en photo avec mon téléphone les pages de son livre de contes du soir. Un soir, je devais être au milieu du Pacifique, de l’autre côté de la Terre, et j’étais au téléphone. Le téléphone était posé à côté de son lit et ma femme tournait les pages du livre pendant que je lisais les pages sur mon téléphone. C’était vraiment un super moment de partage”, nous a-t-il confié.
La suite après cette annonce
La suite après cette annonce
Le nouveau détenteur du record de « l’Everest des mers »
Après avoir franchi la ligne d’arrivée 64 jours après le départ, Charlie Dalin entre dans l’histoire du Vendée Globe, en battant le record détenu par Armel Le Cléac’h, établi en 2017, en 74 jours, trois heures et 35 minutes.
Mais en plus d’établir un nouveau record, il bat aussi de plus de deux semaines le temps de Yannick Bestaven, vainqueur de la dernière édition, qui a mis 80 jours, 3 heures et 45 minutes pour boucler son tour du monde, ainsi que le sien, 80 jours et 6 heures.
Arrivé premier en 2021, mais finalement relégué à la deuxième place
Son explosion de joie sur le ponton, paré de rouge pour son arrivée, est loin d’être anodine. Pour le comprendre, il remonte 4 ans en arrière, lors de la dernière édition, en 2021. Là encore, alors âgé de 36 ans, il a franchi en premier la ligne d’arrivée.
Mais cette 9e édition a été marquée par le sauvetage de Kévin Escoffier, dont le bateau s’est brisé sous la force d’une vague. De nombreux skippers se sont précipités à son secours, dont Jean Le Cam, mais aussi Yannick Bestaven. Face à leurs agissements, la direction de course a décidé de leur accorder une compensation horaire : 16h15 pour Jean Le Cam, 10h15 pour Yannick Bestaven.
Arrivé en 3ème position, 7h44 après Dalin, Bestaven, grâce à une compensation, remporte donc la course, aux dépens du premier, relégué sur la deuxième marche du podium.
2 ans de préparation et d’entraînement mental
Après cette désillusion, le skipper, vainqueur de la mythique Transat Jacques Vabre, n’avait qu’un objectif en tête cette année : casser le champagne aux Sables-d’Olonne. Pour cela, il a fallu se préparer. Physiquement certes, mais surtout mentalement, le Vendée Globe poussant les participants dans une solitude et une situation psychologique particulièrement intense.
Chez nos confrères de Ici (ex-France Bleu), Jean-Pascal Cabrera, le préparateur mental de Charlie Dalin, a évoqué le travail effectué avec le skipper. « Une de ses tâches était de retravailler la perception qu’il avait de cet événement (la désillusion de 2021, NDLR). […] Il est rentré dans sa mémoire, trouvant, grattant, tous les moments où il aurait pu améliorer sa course, gagner des minutes voire des heures”, a-t-il déclaré.
Les deux hommes ont mis en place des « routines mentales » pour se préparer à « plein de situations différentes » : « Quand il se sent fatigué, quand il manque de motivation, quand il doute, quand il a une pensée qui s’égare. C’est du travail sur mesure », affirme Jean-Pascal Cabrera.
Avec sa victoire, combien recevra-t-il ?
Au total, 800 000 euros sont en jeu pour cette 10e édition du Vendée Globe. Sur cette allocation, 50 % vont aux trois premiers. Pour sa victoire, Charlie Dalin empochera 200 000 euros. Derrière lui, Yoann Richomme (Paprec Arkéa), attendu dans quelques heures, recevra un chèque de 140 000 euros.
Enfin, le troisième recevra 100 000 euros et ainsi de suite pour les suivants. Le skipper qui arrivera en 10e position remportera 15 000 euros, soit 5 000 euros de moins que les frais d’inscription à la course – 20 000 euros. Finalement, les 24 derniers se partageront les 100 000 euros restants.
