Imran Khan condamné à 14 ans de prison pour corruption

Imran Khan condamné à 14 ans de prison pour corruption
Imran Khan condamné à 14 ans de prison pour corruption

L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été condamné à 14 ans de prison supplémentaires pour corruption. Malgré ses 200 dossiers en cours, il jure de ne faire aucun compromis avec le pouvoir. Son épouse, Bushra Bibi, a été condamnée à 7 ans de prison dans la même affaire de détournement de fonds. La tension monte au Pakistan alors que…

La chute d’Imran Khan, l’ancienne star du cricket devenue un opposant politique majeur au Pakistan, se poursuit. Vendredi, l’ancien Premier ministre pakistanais a été condamné à 14 ans de prison supplémentaires pour corruption dans une nouvelle affaire, relative au détournement de fonds de sa fondation Al-Qadir Trust. Un coup dur pour celui qui est déjà incarcéré et fait face à pas moins de 200 dossiers judiciaires.

Malgré les pressions et les spéculations sur un éventuel accord avec l’armée pakistanaise, véritable faiseur de roi du pays, Khan reste catégorique. “Je ne trouverai pas d’accord ni ne chercherai à réduire ma peine”, a-t-il insisté depuis la salle d’audience improvisée de la prison d’Adiala où il est détenu. A ses côtés, son épouse Bushra Bibi, anciennement sa conseillère spirituelle, a été condamnée à 7 ans de prison dans la même affaire.

Un bras de fer juridique et politique

Les avocats d’Imran Khan ont déjà annoncé qu’ils feraient appel de cette condamnation, qu’ils jugent infondée et politiquement motivée. « Nous ferons appel de ce verdict. Cette décision ne tiendra pas», a assuré Naeem Panjotha, l’un des conseillers du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) fondé par Khan.

L’ancien Premier ministre, évincé du pouvoir en avril 2022 après 4 ans à la tête du gouvernement, est depuis lors engagé dans une lutte ouverte contre l’armée pakistanaise. Ses partisans organisent régulièrement des manifestations massives pour réclamer sa libération, malgré les nombreuses condamnations prononcées à son encontre. Jusqu’à présent, Khan a réussi à faire annuler ou suspendre ces verdicts en appel.

Pression de l’armée et refus du compromis

Selon les observateurs, l’armée pakistanaise utilise ces procédures judiciaires comme moyen de pression pour contraindre Imran Khan à se retirer de la vie politique. Des rumeurs sur un éventuel accord avaient circulé ces derniers jours, mais l’intéressé les a fermement démenties.

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Je n’ai jamais détourné de fonds, alors pourquoi devrais-je faire des compromis ? Je ne me résignerai à aucun accord jusqu’à mon dernier souffle.

Imran Khan

La condamnation de Bushra Bibi, qui a également été emprisonnée à la suite de l’audience, ajoute une pression supplémentaire sur Khan. Ce dernier a cependant été libéré en octobre dernier et a mené une démonstration de force du PTI en novembre aux portes du district gouvernemental d’Islamabad. Son arrestation pourrait attiser la colère des partisans de Khan.

Détention « arbitraire » selon l’ONU

En juillet, un groupe d’experts de l’ONU a qualifié la détention d’Imran Khan d’« arbitraire » et a demandé sa « libération immédiate ». Mais le gouvernement pakistanais n’a pas donné suite à ces recommandations. Le PTI, principale force d’opposition et groupe le plus important au Parlement, a été évincé de la coalition au pouvoir après la destitution de Khan.

Cette nouvelle condamnation risque d’aggraver les tensions politiques au Pakistan, 5e pays le plus peuplé du monde avec plus de 240 millions d’habitants. Imran Khan, 70 ans, peut compter sur un soutien fidèle, notamment parmi les jeunes, malgré les efforts du pouvoir pour le marginaliser. Son bras de fer avec l’armée et la justice est loin d’être terminé.

 
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