L’entraîneur montpelliérain est revenu en conférence de presse sur le bon match réalisé globalement mais surtout par ces cadres qui ont répondu présents dans l’esprit.
À quel point cette victoire vous a-t-elle été agréable ?
À tous points de vue. Elle a livré un dur combat face à un adversaire plus fort techniquement que nous, mais qui empile les matches et qui a des obligations en Ligue des Champions. Donc, si nous voulions plus qu’eux, nous pourrions réaliser quelque chose. Nous l’avons fait.
On vous a senti timide en première mi-temps. Qu’est-ce qui a provoqué autre chose en seconde période ?
Non, en première mi-temps, nous n’avons pas été timides. Nous avions un plan de jeu, car ils ont une bien plus grande maîtrise technique que nous. Et on a décidé de contrer en mettant Tamari en pointe, avec Khazri et Savanier qui étaient les lanceurs. Et à la fin de la première mi-temps, nous avons encaissé un but sur coup de pied arrêté, mais nous avons eu les deux occasions. Tamari roule, elle ne va pas très loin. EKhazri arrive un peu de côté devant le gardien et frappe le gardien. Le plan a donc été respecté. Nous n’avions pas le ballon, mais dès que nous avons contré… Nous étions un peu fébriles dans cette première relance. Monaco est fort physiquement, c’est l’équipe du milieu qui gagne le plus de duels.
En seconde période, on lâche les chevaux. Techniquement, nous étions bien meilleurs pour envoyer notre flèche devant.
Pour gagner des matchs, il faut souvent un attaquant qui marque des buts et un gardien qui réalise beaucoup d’arrêts. Que pouvez-vous dire de la performance de Benjamin Lecomte et de Moussa Al Tamari ?
Ce sont eux les dirigeants. Quand les dirigeants sont à ce niveau, quand je vois Wahbi (Khazri) défendre, quand je vois Teji se positionner et Benjamin nous rassurer, c’est le rôle des dirigeants. Les dirigeants doivent être des exemples. C’est dans tous les groupes, c’est comme ça. Quand ils sont à ce niveau d’implication, nous avons une équipe.
C’est ce que j’ai dit à la fin du match. Nous montâmes une petite marche. Mais si on est dans cet état d’esprit et qu’on y apporte notre qualité technique, parce que techniquement, on est meilleurs que ça, on peut espérer quelque chose.
Tamari, est-il le joueur capable de marquer vos buts jusqu’à la fin de la saison pour sauver le club ? Parce que c’est ce qui a manqué d’efficacité jusqu’à présent.
Bien sûr, bien sûr. Il a la gamme pour pouvoir jouer côté ou point. Quand on joue contre une équipe qui a une maîtrise technique au milieu et qui nous laisse 40 mètres dans son dos, c’est le prototype du joueur qui fait peur. Mais je suis ici depuis trois mois et je vois une très bonne Tamari.
-Par rapport à Angers, est-ce juste la confiance dont vous avez fait preuve ce soir qui a fait la différence ?
Non, ce n’est pas seulement ça. Ce n’est pas seulement une question de confiance. Il y a toujours cette révolte. Parce qu’après le match d’Angers, on l’a pris, comme on dit. J’ai relu ce matin un article où on est à l’agonie, on a les pires défauts du monde. Nous avons été enterrés peut-être un peu vite.
C’est vrai de perdre contre Angers à domicile, après avoir joué un match à Lyon, où on a vraiment frôlé le point, voire trois. Le scénario lyonnais est très difficile à avaler. On ne savait pas jouer intellectuellement le match d’Angers. Nous aurions dû être maîtres de nous-mêmes, nous étions sous pression. Mais c’est ce qu’il faut pouvoir donner à ce groupe, c’est de la confiance. Mais pour cela, il faut qu’ils aient envie de travailler beaucoup plus, qu’ils aient envie de se mettre dans l’état d’esprit dans lequel ils étaient ce soir. Et là, nous pouvons avoir de l’espoir.
Avez-vous eu plus de certitudes avec votre équipe ce soir ?
Je te l’ai dit une fois, c’est oui ou c’est non. Aujourd’hui, c’était oui. Contre Angers, c’était non. A Lyon, c’était oui. Au Puy, ce fut non. Je fais du yo-yo. Je vis avec un yo-yo. Quand ils sont comme ça, je perds la voix en leur expliquant que le football est difficile. Mais là, ils sont bien, ils sont bien dans leur peau. Mais ils sont fatigués, ils sont morts. Il faut quitter le terrain comme ça. Et puis, fin mai, nous verrons où nous en sommes.
Comment avez-vous jugé le match du jeune Mouanga, et plus généralement sur ces jeunes ? La solution vient-elle aussi d’eux ?
Vous savez, ça me l’a fait à Lyon. Quand j’ai vu les changements à Lyon où le coach d’en face, il fait entrer Tolisso, il fait venir Cherki… Et là, ce soir, pareil, on voit Embolo entrer, on voit Golovin entrer… On se dit qu’on est je ne fais pas le même sport. On ramène des jeunes du centre de formation qui ont des qualités, mais qui doivent revenir aux moments opportuns. Ce n’est pas les jeunes qui feront la différence, ce sont les cadres qui doivent donner l’exemple. Ceux ci-dessus doivent montrer l’exemple. Benjamin Lecomte aujourd’hui, Théji Savanier a montré qu’ils allaient au bout d’eux-mêmes. Quand c’est comme ça, les jeunes autour peuvent jouer en toute confiance et on peut les échanger. Il y en a quelques-uns qui n’ont pas une heure et demie au buffet pour jouer un match contre des joueurs internationaux. Mais sur ce plan-là, nous perdons Maksimovic à Lyon, même si c’est le seul joueur que nous avons pu prendre depuis deux mois. Et le joueur qui pourrait remplacer Maksimovic joue dix minutes et écope d’un carton rouge. C’est là qu’on se dit que c’est très difficile. Il faut donc faire confiance à un jeune.
Vous avez pris vos douze points à Monsoon. Cela veut-il dire que le maintien va se jouer ici ? Ou y a-t-il une méthode pour essayer de marquer des points à Toulouse pour que le yoyo reste éveillé à ce moment-là ?
Là, on ne va plus regarder les lieux. Pour nous, c’est l’état d’esprit, c’est la façon dont on va jouer, ce qui va se passer au mercato. Nous sommes dans l’incertitude totale.