(Moscou) L’armée russe a revendiqué lundi la prise de Pichtchané, un village minier près de Pokrovsk dans l’est de l’Ukraine et une zone où les forces de Moscou avancent lentement mais sûrement depuis plusieurs mois, avec de lourdes pertes.
Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir « libéré » cette localité, située à moins de 10 km au sud-ouest de Pokrovsk et qui abrite un important site minier de charbon.
A Pichtchané, l’un des trois puits de cette importante mine, la production a dû être arrêtée le 12 décembre en raison de l’approche des combats, selon la société sidérurgique Metinvest, propriétaire du site.
Au total, 3 500 personnes travaillaient encore sur place début décembre, contre 10 000 avant l’invasion russe.
Les deux autres puits, situés à Udatchné et Kotlyné, sont situés plus à l’ouest de Pichtchané et sont sous le contrôle des forces ukrainiennes.
Ces dernières semaines, les forces russes ont resserré leur emprise autour de Pokrovsk, ville cruciale pour la logistique de l’armée ukrainienne, en difficulté dans la région.
La prise de Pokrovsk par les troupes russes serait un coup dur pour Kiev non seulement sur le plan militaire, mais aussi économique, car sa mine est la seule restant à ce stade sous contrôle ukrainien à produire du coke, un charbon nécessaire à la fabrication de l’acier.
Durement touchée par l’invasion russe, la sidérurgie ukrainienne, deuxième secteur d’exportation après l’agriculture, continue néanmoins de jouer un rôle vital dans le pays, ravagé par près de trois années de guerre de grande ampleur.
Avant l’invasion, l’industrie sidérurgique représentait 10 % du PIB national et plus de 30 % des exportations. Après une chute catastrophique en 2022, l’industrie s’est redressée en 2023 pour couvrir près de 15 % des exportations.
La Russie accuse l’Ukraine d’avoir attaqué l’infrastructure du gazoduc TurkStream
La Russie a accusé lundi l’Ukraine d’avoir attaqué depuis les airs et sans succès une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream, seule voie d’acheminement du gaz russe vers l’Europe depuis l’arrêt du transit le 1est janvier via le territoire ukrainien.
Le secteur énergétique est un champ de bataille clé dans le conflit : depuis près de trois ans, Moscou est largement privée de revenus essentiels, le marché européen du gaz s’étant en grande partie fermé en représailles à l’assaut et au sabotage du Nord Stream dans la mer Baltique en septembre. 2022.
“Le régime de Kiev a tenté d’attaquer avec neuf drones” une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream dans la région de Krasnodar, au sud-ouest de la Russie, a indiqué l’armée russe dans un communiqué.
Tous les appareils ont été abattus et le fonctionnement de la station de compression située dans la commune de Gaï-Kodzor n’a pas été gêné, mais les débris d’un des drones interceptés ont légèrement endommagé un bâtiment et certains équipements, selon cette source. .
L’Ukraine n’avait pas commenté ces affirmations ce matin.
Selon l’armée russe, le but de cette attaque sans précédent était de « suspendre les livraisons de gaz vers les pays européens » via TurkStream, une infrastructure sous-marine située en mer Noire.
Inauguré en 2020, le gazoduc TurkStream, capable de transporter 31,5 milliards de m chaque année3 gaz, est constitué de deux tubes parallèles d’environ 930 km qui relient Anapa, dans la région de Krasnodar en Russie, à Kiyiköy en Turquie (nord-ouest).
De là, il permet à la Russie et à son géant gazier Gazprom d’approvisionner l’Europe du Sud-Est et du Sud, notamment la Hongrie et les pays des Balkans.
C’est devenu d’autant plus important pour Moscou et ses derniers clients européens que le transit de gaz via le territoire ukrainien est interrompu depuis le 1est janvier et l’expiration d’un contrat russo-ukrainien antérieur à l’assaut russe contre l’Ukraine. Depuis lors, TurkStream est le seul gazoduc opérationnel reliant la Russie et l’Europe.