Le débat sur l’application ou l’annulation de la houleuse réforme des retraites, votée en 2023 malgré un fort mouvement social de contestation, n’est pas près d’être résolu.
Le Premier ministre François Bayrou prononcera mardi sa déclaration de politique générale, et pourrait faire un geste vers la gauche sur cette réforme, afin de tenter d’obtenir un accord de non-censure. Mais le centriste doit faire face à une forte résistance dans le « socle commun » qui le soutient, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) ayant fait passer dans Le Parisien un « message clair », « ni suspension ni abrogation ».
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a affirmé dimanche “ne pas s’opposer en principe” au fait d'”arrêter” brièvement la réforme des retraites pour la “rediscuter”, tandis que le PS réclame une “suspension”. » de la réforme de 2023 au prix de la non-censure du gouvernement.
« Ce qui me convient, c’est qu’on reparle. Après, si on doit s’arrêter pour discuter à nouveau avec un cycle de discussions très court, je n’y suis pas opposé en principe, mais ce que je veux dans ces cas-là, c’est qu’on soit vraiment d’accord sur « de vraiment mettre les choses sur la table pendant ces six mois de discussion et dont nous nous engageons tous à vraiment discuter”, a-t-elle déclaré, invitée de l’émission Questions politiques sur France Inter.
La réforme “n’est pas parfaite”, voire “injuste”, et “il y a beaucoup de sujets encore à discuter”, que ce soit sur la pénibilité, les carrières longues ou les retraites des femmes, a-t-elle estimé. a souligné, sans appeler explicitement à une « suspension » de la réforme des retraites.
Côté socialiste, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti, n’a pas hésité à laisser passer la parole. Il a déclaré dimanche qu’il s’attendait à ce que le Premier ministre François Bayrou le fasse mardi lors de sa déclaration de politique générale (DPG). Mais pour le socialiste, les efforts du gouvernement ne sont pas encore suffisants et les voyants sont loin d’être au vert. Sans cet engagement de François Bayrou, la question de la censure devient inévitable. “En l’état, effectivement, nous censurerions, mais mon souhait personnel et celui des socialistes n’est pas de chercher à censurer pour le plaisir de censurer”, a-t-il déclaré.
De son côté, l’ancien président François Hollande a appelé France 3 à ouvrir “au plus vite” les négociations avec les partenaires sociaux et en même temps à suspendre les “effets les plus négatifs” de la réforme des retraites. , parmi lesquels l’augmentation de l’âge de départ de 62 à 64 ans.