Les prix du pétrole se sont retournés mercredi, plombés par la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) qui a montré un affaiblissement de la demande, alors que le marché craint déjà une offre excédentaire. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 1,16% à 76,16 dollars. Plus tôt dans la journée, il avait touché 77,89 dollars, son plus haut depuis mi-octobre 2024, avant de se retourner suite à la publication des chiffres de l’EIA. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, a lâché 1,25% à 73,32 dollars.
Le rapport de l’EIE a été « défavorable aux cours »a résumé John Kilduff de Again Capital à l’AFP. Au cours de la semaine terminée le 3 janvier, les stocks commerciaux de pétrole brut aux Etats-Unis ont chuté d’un million de barils, alors que les analystes s’attendaient à une baisse de deux millions, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg. En théorie, la baisse des réserves de brut est de nature à soutenir les prix, mais les opérateurs ont surtout conservé «faible demande» ainsi que l’augmentation des stocks d’essence (+6,3 millions de barils), selon M. Kilduff. En utilisant leurs capacités à 93,3% contre 92,7% lors de la période précédente, “les raffineries ne tiennent pas compte de cette situation, et elles continuent à produire (…) bien au-delà de ce qui est nécessaire”selon M. Kilduff.
Des perspectives pessimistes
« Les États-Unis abordent l’année 2025 avec une légère réduction des stocks de pétrole brut, la baisse des exportations compensant la forte activité de raffinage »a pour sa part observé Matt Smith, de Kpler, dans une note. Les exportations américaines de brut ont fortement chuté sur une semaine, chutant de 20,13 %. À l’échelle mondiale, les perspectives restent pessimistes quant à la croissance de la demande pétrolière, comme le prévoit l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « une offre excédentaire de 950 000 barils par jour » en 2025.
L’atonie de la demande pourrait dissuader la réintroduction progressive par huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), dont l’Arabie saoudite et la Russie, du débit de 2,2 millions de barils par jour, prévu pour l’instant à partir d’avril. Une partie du marché garde également espoir d’un « La reprise de l’économie chinoise alimentée par les mesures de relance »et potentiel « un soutien lié à la demande de matières premières »a commenté Kieran Tompkins de Capital Economics.