Jeudi dernier, la monnaie américaine a augmenté de 0,98% face à la monnaie européenne à 1,0248 dollar pour un euro. Cette décision était motivée par divers facteurs, notamment le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche. Les analystes estiment qu’il pourrait y avoir à nouveau une parité entre l’euro et le dollar en 2025, comme ce fut le cas en 2022.
Cela ne s’était pas produit depuis plus de deux ans. Jeudi 2 janvier, la monnaie américaine a grimpé de 0,98% face à la monnaie européenne à 1,0248 dollar pour un euro. Un peu plus tôt dans la journée, il s’échangeait même à 1,0314 euro. Il s’agit de son meilleur niveau depuis fin novembre 2022. Ce lundi 6 janvier, la monnaie américaine est revenue à 1,04 dollar pour un euro.
Le dollar soutenu par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump
Cette forte hausse du dollar jeudi dernier peut s’expliquer par une série de facteurs. D’abord par le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche. Facilement élu en novembre face à Kamala Harris, le leader républicain doit en réalité prendre ses fonctions le 20 janvier. Dès les premiers jours de sa victoire, il a fait plusieurs déclarations liées à son programme économique. Il a notamment annoncé des baisses d’impôts et une augmentation des droits de douane.
Trump, monsieur « fisc »
Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 10 à 20 % sur tous les produits entrant aux États-Unis. Pour les produits chinois, il envisage même de monter à 60, voire 100 %. Monsieur « Taxman » a également promis une augmentation de 25 % des droits de douane sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, deux pays voisins qu’il impute à tous les maux de l’Amérique.
Crainte d’une hausse massive des prix aux Etats-Unis
Ses politiques inflationnistes pourraient conduire à une forte hausse des prix. Selon une enquête réalisée par la société de recrutement Resume Templates, 82 % des entreprises américaines envisagent d’augmenter leurs prix si de nouveaux tarifs sont effectivement mis en œuvre. Donald Trump assure que ces droits de douane peuvent avoir un impact positif sur l’économie américaine, s’ils sont « utilisés correctement ».
Le dollar poussé par la posture plus ferme de la Fed
Un autre levier de la hausse du dollar face à l’euro est la posture plus ferme que prévu de la Réserve fédérale américaine (Fed). Intégrant les risques d’inflation liés aux politiques du nouveau président, l’institution a revu significativement sa prévision d’inflation pour 2025. Elle s’attend désormais à ce qu’elle se situe autour de 2,5%, contre 2,1% lors de sa précédente publication. en septembre.
L’UE freinée par l’instabilité politique
La Fed a également réduit son taux d’intérêt de 25 points de base comme prévu, le ramenant dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,50 %. Mais il ne prévoit désormais que deux cycles d’assouplissement, de même amplitude, sur l’ensemble de l’année 2025, au lieu de quatre auparavant. Face à cette approche belliciste, la Banque centrale européenne (BCE) reste apathique. L’institution est freinée par l’instabilité politique et la faible croissance de la zone euro, où l’inflation se rapproche de l’objectif de 2%. Forte de ce contexte, elle devrait réduire ses taux à un rythme plus soutenu que celui de la Fed.
Vers la parité dollar-euro en 2025
Les analystes estiment que la situation actuelle ne s’améliorera pas de manière significative. Ils s’attendent à ce que la paire euro-dollar atteigne la parité en 2025. Ce niveau n’a pas été vu depuis 2022, lorsque la Russie a lancé son invasion de l’Ukraine. “De nouveaux gains sont probables (…) les facteurs positifs pour le dollar restent intacts”, estiment les analystes de Brown Brothers Harriman, deux semaines avant l’investiture de Donald Trump.