Démission de Trudeau et prorogation du Parlement

Démission de Trudeau et prorogation du Parlement
Démission de Trudeau et prorogation du Parlement

Avec les informations de Julien Cayouette

C’est dans un froid glacial, devant sa résidence officielle de Rideau Cottage, à Ottawa, que le premier ministre s’est rendu avec émotion, lundi 6 janvier.

« Hier soir, j’ai demandé au président du parti d’entamer les démarches nécessaires. Le pays mérite un choix clair et réel », a déclaré Justin Trudeau.

« Je ne suis pas quelqu’un qui recule facilement devant un combat, surtout un combat si important pour le parti et pour le pays », a-t-il déclaré d’emblée. Je fais ce travail parce que les intérêts des Canadiens ainsi que le bien-être de notre pays et de notre démocratie me tiennent à cœur. Et il est devenu clair que je ne peux pas être leader lors des prochaines élections, à cause des luttes internes. [du Parti libéral].»

Cette démission ne mène pas à des élections générales, mais seulement à une course à la direction du Parti libéral.

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Qu’est-ce que la prorogation du Parlement ?

Généralement demandée par le premier ministre au gouverneur général, cette démarche marque la fin des travaux du Parlement.

Tous les projets de loi qui ne reçoivent pas la sanction royale sont annulés et « meurent au Feuilleton ». Ils devraient être représentés lors de la prochaine législature et leur étude reprendrait depuis le début.

Les commissions parlementaires mettent également fin à leurs travaux. Certains peuvent poursuivre leurs travaux en adoptant une motion et seulement sous certaines conditions.



Le professeur Boily estime que des élections suivront rapidement la prorogation du Parlement, après le 24 mars.

Photo : avec l’aimable autorisation


Prochaines étapes

Après le 24 mars, le Parlement reprendra ses activités, avec un nouveau personnage à la tête du parti libéral. «Il devrait y avoir la présentation d’un discours du Trône pour initier une nouvelle législature et la présentation d’un budget», commente en entrevue à - Frédéric Boily, professeur de sciences politiques au Campus St-Jean de l’Université de l’Alberta.

« Reste à voir comment les choses vont évoluer. C’est au moment du discours du Trône et du budget que les choses vont se décider», prévoit le politologue.

Les voix des députés libéraux réclamant la démission de leur chef se multiplient depuis la sortie de Ken McDonaldDéputé d’Avalon, à Terre-Neuve-et-Labrador, il y a environ un an. Plusieurs ont été ajoutés pendant les vacances.

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« Le Parlement a besoin d’une réinitialisation »

En conférence de presse, Justin Trudeau a défendu sa décision en affirmant qu’elle ne donnait pas au Parlement la possibilité de voter une motion de censure, ce qui pourrait être perçu comme antidémocratique.

Interrogé sur ses regrets, le Premier ministre est revenu sur sa décision de ne pas adopter le vote préférentiel pour les élections : « Les partis auraient passé plus de temps à regarder les points qu’ils avaient en commun pour être le deuxième ou le troisième choix des électeurs. [sic] plutôt que de voir la polarisation que nous avions. Mais je ne pouvais pas, unilatéralement, changer notre méthode de vote dans ce pays.

Face aux inquiétudes suscitées par les menaces tarifaires de Donald Trump, il a affirmé que la course à la direction du Parti libéral n’empêcherait pas le gouvernement toujours au pouvoir de « protéger les Canadiens et leurs intérêts dans un monde très complexe ».

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Les médias rassemblés devant la résidence du Premier ministre le 6 janvier 2025.

Photo : Inès Lombardo – -


“Ça ne change rien”

Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, a ouvert la période préélectorale avec un communiqué intitulé «Ça ne change rien».

Ce dernier présente un choix entre des libéraux « souvent soutenus par le Bloc », ou des « conservateurs de bon sens, pour baisser les impôts, construire des logements, réparer le budget et mettre fin à la criminalité ».

Même exercice pour le Nouveau Parti démocratique (NPD). Son chef, Jagmeet Singh, a appelé les Canadiens à voter pour lui.

« Les libéraux ne méritent pas une autre chance, quel que soit leur chef. […] Je demande à tous ceux qui partagent ces valeurs de nous rejoindre. Ensemble, nous arrêterons les conservateurs et bâtirons le tout premier gouvernement canadien pour les travailleurs », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Période préélectorale

En conférence de presse, quelques minutes après l’annonce de Justin Trudeau, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a admis qu’il n’avait d’autre choix que de laisser le temps au Parti libéral de suivre son cours. à la chefferie.

“Mais son successeur devra convoquer des élections dès son entrée en fonction”, a-t-il ajouté.

Le chef du Bloc souhaite que des élections soient déclenchées très rapidement, après le 24 mars. Il traitera les deux prochains mois comme une période préélectorale.

Yves-François Blanchet s’est également dit préoccupé par les menaces du président élu américain Donald Trump. “Il existe un risque que le gouvernement canadien se montre passif et très inefficace dans les semaines à venir.”

« Ce qu’on peut reprocher à Justin Trudeau, c’est de ne pas avoir prévu la situation et d’avoir cru jusqu’aux derniers instants de décembre qu’il pouvait relancer son gouvernement. C’est là qu’il faut être critique envers M. Trudeau», affirme Frédéric Boily.

« Un leader vraiment soucieux de son parti serait parti en juin », conclut-il.

 
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