En décembre 2020, Zaheer Mahmood a agressé un homme et une femme devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Il envisageait d’attaquer des membres du journal.
Au premier jour du procès contre la feuille de boucher devant le anciens locaux de Charlie Hebdo dans septembre 2020» a demandé lundi le principal accusé «pardon« aux victimes et à leurs familles.
« Ce sont des faits vraiment graves. Je demande pardon aux victimes, à leurs familles et aux personnes que j’ai blessées », a déclaré Zaheer Mahmood, qui aura 30 ans le 25 janvier.
Le jeune Pakistanais, chemise blanche et jean bleu, barbe courte et cheveux bruns, comparaît avec cinq coaccusés, tous pakistanais, devant la cour d’assises spéciale pour mineurs de Paris pour tentatives d’assassinat terroristes et complot terroriste criminel.
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Les victimes »je ne méritais pas ça», a ajouté maladroitement, dans un français hésitant, Zaheer Mahmood, laissant ainsi entendre qu’ils auraient pu « le mériter » si, comme le pensait le ressortissant pakistanais à l’époque des faits, ils avaient travaillé pour Charlie Hebdo.
L’ouverture de ce procès coïncide avec le 10ème anniversaire de l’attaque jihadiste qui a décimé une partie de la rédaction de l’hebdomadaire.
Les autres prévenus, dont deux paraissent libres, sont poursuivis pour participation à une association de malfaiteurs terroriste.
Trois de accusé étaient mineurs au moment des faits. Une demande de huis clos a été présentée au début de l’audience par les avocats de la défense mais le tribunal a rejeté cette demande, arguant que tous les accusés étaient désormais majeurs et que la seule obligation légale était de ne pas révéler leur identité.
L’interrogatoire des accusés sur le fond n’est pas prévu avant la semaine prochaine.
“Ce que j’ai fait était bien”
L’attaque au hachoir a eu lieu le 25 septembre 2020, en plein procès des attentats de janvier 2015 qui ont notamment visé Charlie Hebdo. L’hebdomadaire satirique fait l’objet de nouvelles menaces depuis qu’il a republié les caricatures de Mahomet qui en avaient fait la cible des jihadistes, le jour de l’ouverture du procès, le 2 septembre.
Le 25 septembre vers 11h40, Zaheer Mahmood arrive devant un immeuble de la rue Nicolas-Appert (11e arrondissement de Paris), armé d’un hélicoptère, et blesse grièvement deux employés de l’agence de presse Premières Lignes qui se trouvaient sous le porche. fumer une cigarette.
Les deux victimes, une femme de 28 ans et un homme de 32 ans, ont été grièvement blessés au visage.
Zaheer Mahmood, arrivé clandestinement en France en 2018, avait pensé s’en prendre aux salariés de Charlie Hebdo, ignorant que le journal avait quitté ses locaux après l’attentat de 2015.
« Ce que j’ai fait est bien. Je me sens mieux. Je considère qu’ils sont bien punis. On ne se moque pas de la religion», a-t-il déclaré en garde à vue.
“Dans notre Islam, nous disons que si quelqu’un insulte ou se moque de notre Prophète, nous devons tuer ceux qui l’ont insulté”, a-t-il souligné.
Aux enquêteurs, Zaheer Mahmood a expliqué son action par la colère ressentie lors de la nouvelle publication des caricatures de Mahomet.
Cette publication a suscité des manifestations dans plusieurs pays musulmans, dont le Pakistan où le blasphème est passible de mort.
Les perquisitions et analyses des nombreux téléphones et matériels informatiques retrouvés au domicile de M. Mahmood ont permis d’identifier cinq personnes qui l’auraient “motivé et soutenu dans sa démarche idéologique devenue une spirale violente”.
L’enquête a démontré des contacts réguliers entre Zaheer Mahmood et ces hommes, notamment des échanges de vidéos de sermons prônant la décapitation des blasphémateurs.
Le procès est prévu jusqu’au 24 janvier.