Un nouveau procès pour Nicolas Sarkozy : l’ancien président français doit répondre, à partir de lundi et pour quatre mois, aux côtés de trois anciens ministres, aux accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.
L’ancien chef de l’Etat (2007-2012), âgé de 69 ans, sera présent à l’ouverture de son procès devant le tribunal judiciaire de Paris, assure son entourage, qui le précise. combatif
et déterminé
prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de fable
.
Sarkozy est accusé, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, d’avoir dépensé fin 2005 – notamment avec l’aide de son directeur de cabinet Claude Guéant et de l’ancien ministre Brice Hortefeux – un pacte de corruption
avec le riche dictateur libyen Mouammar Kadhafi, tombé en 2011, pour qu’il soutien
financièrement son accession à la présidence française.
Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy risque 10 ans de prison et une amende de 375 000 euros (559 000 dollars canadiens), ainsi qu’une privation des droits civiques pouvant aller jusqu’à 5 ans. .
je suis convaincu de ma culpabilité
dessiné auditions, témoins, traçage des flux financiers, éléments d’entraide qui nous sont fournis par 21 pays
a déclaré le procureur financier Jean-François Bohnert lundi matin sur BFMTV/RMC.
Notre travail n’est pas un travail politique, a-t-il déclaré ; nous n’avons qu’une seule boussole, et c’est la loi.
Le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi et l’ancien président français Nicolas Sarkozy lors d’un sommet Europe-Afrique en 2007 au Portugal. (Photo d’archives)
Photo : Reuters/Antonio Cotrim
Un cinquième essai
Il s’agit du cinquième procès en cinq ans de l’ancien président de droite.
Sarkozy a été condamné en première instance et en appel pour financement illégal de campagne à un an d’emprisonnement, dont 6 mois sous bracelet électronique, une sanction inédite pour un ancien chef de l’Etat en France. Il a déposé un pourvoi devant la Cour de cassation (la plus haute juridiction de l’ordre juridique français) dans cette affaire liée à des dépenses excessives lors de sa campagne présidentielle perdue de 2012.
M. Sarkozy ne porte pas encore de bracelet électronique – cela pourrait prendre plusieurs semaines – ce qui lui a permis de passer les vacances de Noël aux Seychelles avec son épouse, la chanteuse d’origine italienne Carla Bruni, et leur fille.
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L’ancien président français Nicolas Sarkozy et son épouse, la chanteuse franco-italienne Carla Bruni-Sarkozy, entrent dans la cathédrale Notre-Dame avant la cérémonie de réouverture de la cathédrale, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (Archives photos)
Photo : pool/afp via getty images / LUDOVIC MARIN
Le procès débutera par l’appel des 12 accusés, parties civiles et témoins, avant les questions de procédure, qui devraient occuper le tribunal tout au long de la première semaine.
-Les audiences auront lieu les lundi, mercredi et jeudi après-midi jusqu’au 10 avril. Nicolas Sarkozy sera, selon son entourage présent à chaque audience durant le premier mois, consacré à des soupçons de financement. Des aspects supplémentaires seront discutés dans les semaines à venir.
Il combattra la construction artificielle imaginée par le parquet. Il n’y a pas de financement libyen pour la campagne
a déclaré son avocat, Me Christophe Ingrain.
Vengeance
Nicolas Sarkozy conteste tout : pour lui, les accusations des Libyens n’en sont qu’une vengeance
s’explique par son soutien actif aux rebelles libyens au moment du Printemps arabe qui a fait tomber M. Kadhafi, tué en octobre 2011.
L’accusation estime que pacte de corruption
a été créée à l’automne 2005 à Tripoli, sous la tente de Mouammar Kadhafi, connu pour être très généreux avec ses visiteurs étrangers.
Sarkozy était alors un ministre ambitieux et très médiatisé pensant à l’élection présidentielle. Sa visite en Libye était officiellement consacrée à l’immigration clandestine.
L’accusation n’a pas été en mesure d’établir le montant total exact du financement allégué. Cependant, après 10 ans d’enquête, un un paquet d’indices
convaincu les juges d’instruction.
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Mouammar Kadhafi aux Nations Unies le 23 septembre 2009. (Photo d’archive)
Photo : Getty Images / Jeff Zelevansky
Ils s’appuyaient notamment sur les déclarations de sept anciens dignitaires libyens, les voyages discrets en Libye de Claude Guéant et Brice Hortefeux, des transferts suspects ou encore les carnets de l’ancien ministre libyen du Pétrole Choukri Ghanem, retrouvé mort noyé dans le Danube en 2012.
Les supposées contreparties ? Une réhabilitation internationale d’abord : Kadhafi a été accueilli en grande pompe en 2007 par Nicolas Sarkozy, président nouvellement élu, lors d’une visite controversée à Paris, une première depuis 3 décennies.
Ensuite, il y a la signature de gros contrats et un coup de main judiciaire à Abdallah Senoussi, directeur des renseignements libyens condamné à perpétuité par contumace en France pour son rôle dans l’attaque du DC-10 d’UTA en 1989 qui coûta la vie à 170 personnes. personnes, dont 54 Français. Une vingtaine de proches sont parties civiles au procès.
Parmi les prévenus figurent l’ancien ministre du Budget Éric Woerth, trésorier de la campagne, ainsi que deux hommes de l’ombre, rompus aux négociations internationales parallèles : le discret homme d’affaires Alexandre Djouhri et le sulfureux et polyvalent Ziad Takieddine, désormais en cavale au Liban. .
Dans un compte de ce dernier ont été retrouvés 3 virements des autorités libyennes pour un total de 6 millions d’euros (8,94 millions de dollars canadiens) et il a décrit valises
given to Claude Guéant containing grosses coupures
.